dimanche 15 décembre 2019
Bien sûr le premier réflexe de tout syndicaliste « normal » serait de huer les cortèges de la CFDT et ses satellites. Après quelques décennies d’accompagnement de toutes les régressions sociales des gouvernements de droite comme de gauche, le fossé est profond ! L’accord global de la CFDT avec la mise en place du système à points qui fera baisser toutes les retraites et placera le niveau du point sous tutelle parlementaire, personne ne peut l’oublier. De même que chacun est en droit de penser qu’entre Laurent Berger et le gouvernement se joue non pas un affrontement mais un tango complice...
Et pourtant il serait stupide de ne pas faire bon accueil aux travailleurs et militants de la CFDT qui vont retrouver la rue. D’abord parce que quelques syndicats CFDT, dans le secteur public comme dans des boîtes du privé, sont déjà dans le conflit depuis le 5 décembre. Mais aussi parce que plus longtemps nous les gardons dans la rue et plus il sera compliqué pour Berger de leur faire avaler une nouvelle couleuvre. Notre travail militant reste de convaincre, et pour convaincre il faut débattre, pas hurler.
Enfin si à Paris et dans quelques métropoles les cortèges de l’intersyndicale et celui de l’inter-CFDT seront clairement séparés, nous savons que dans le reste du pays les drapeaux se mêleront et c’est très bien ainsi.
Un affrontement entre travailleurs le 17 donnerait une image terrible du syndicalisme qui ferait la joie de BFM-Medef ! Tous ensemble doit rester la boussole.