mercredi 23 septembre 2020
Malgré les ruptures d’approvisionnement dues à la crise du Covid et les déclarations politiciennes (dont nous ne partageons pas les postures patriotardes) les délocalisations de productions industrielles continuent. Elles rongent l’emploi productif, les acquis sociaux et l’objectif d’une diminution écologiquement nécessaire des productions inutiles. Elles nous éloignent aussi d’une maitrise partagée des savoirs faire par bassin de vie, au plus près des besoins sociaux réels.
Dans une enquête réalisée par Francine Aizicovici et Aline Leclerc publiée par Le Monde du 22 septembre l’hécatombe se poursuit, avec pour seule réalité le moindre coût salarial. Confirmant ce que nous écrivions déjà : les quelques « relocalisations » qui se produiront suite aux crises d’accès à certaines fournitures durant le Covid-19 seront de simples transferts d’Asie vers l’Est européen et la proche méditerranée : Bulgarie, Roumanie, Tunisie, Maroc pour l’essentiel. Et les sites installés en France suivront ces mêmes trajets.
Ainsi l’enquête évoque les cessations partielles ou totales d’activités des bateaux Zodiac, des tracteurs Yto, des cuisinières Rosières, de l’éclairage public Comatelec et ZG Europhane. Ce dernier choisit l’Angleterre, ce qui en dit long sur l’effondrement social et politique de ce pays... Enfin l’article souligne que l’on attend avec inquiétude les décisions des directions de General electric et de Schneider electric...
Une fois encore la logique de l’économie de marché met en concurrence les travailleurs entre eux. Si elles étaient menées avec suffisamment de conviction et de soutien politique, les luttes pourraient freiner le phénomène mais dans le contexte, il est a craindre que l’emploi ne revienne dans nos régions que quand les conditions sociales seront harmonisées... par le bas.