Communistes libertaires de la CGT

La CGT Petite Enfance des Services Publics Parisiens a décidé de se désaffilier !

mardi 16 février 2021

La longue crise des syndicats CGT des salariés de la Ville de Paris se solde par le départ collectif du Syndicat de la Petite Enfance. C’est un énorme gâchis. Nous ne souhaitons pas ici prendre la défense d’une partie contre une autre. C’est de toute façon trop tard. Mais nous avions déjà alerté sur la situation. Nous avions regretté le parti pris de la direction fédérale qui, au lieu de jouer son rôle de médiation, à sciemment jouer un syndicat contre un autre. Et nous ne pouvons encore une fois que regretter le silence de la direction confédérale. Silence qui devient une méthode semble-t-il. Très attachés au fédéralisme, nous défendons l’idée que c’est aux syndiqués, et à leurs syndicats, de faire le ménage eux-mêmes : Commerce, Alimentation... Mais si nous refusons l’idée d’un interventionnisme centralisé du Bureau Confédéral, nos plus hautes instances devraient se conduire en guide des bonnes pratiques, en gardien d’une éthique syndicale. Car le silence confédéral passe soit comme une approbation tacite des déviations, soit comme une impuissance toute aussi négative auprès des milliers de militants dévoués et honnêtes qui font toujours la richesse de notre CGT.

Pour information, nous publions ci-dessous la déclaration officielle du syndicat et le courrier d’une de ses animatrices qui laissera un vide à l’UD 75 :

Mais pourquoi cette désaffiliation ?
Pour donner une explication courte : parce que nous constatons que (une partie de) la CGT ne respecte pas (plus) ses propres valeurs et statuts. Depuis des années, dans la CGT Ville de Paris et la FD SP, nous nous trouvons confronté.es à :

‐ Un autoritarisme interne à la place des débats démocratiques laissant s’exprimer des avis divergents.
‐ La violation des périmètres de syndicalisation, parce que certain.es sont en désaccord avec la majorité exprimée, ils.elles changent de syndicat et commencent à faire un travail de syndicalisation là où la CGT existe déjà.
‐ Un sexisme ambiant dont ont été victime plusieurs de nos camarades.
‐ La violence verbale à l’encontre des camarades que nous n’accepterions pas si elle venait de nos supérieurs hiérarchiques.
‐ La violence physique contre les femmes.
‐ Le vol de nos voix obtenues lors des dernières élections professionnelles (la CGT Petite Enfance restait 1ère O.S dans la direction) en nous privant, en juin 2019, des moyens de communication mis à disposition des syndicats et en nous retirant tous nos droits syndicaux en janvier 2020.
‐ Les intimidations répétées en occupant nos bureaux à la Bourse du Travail ou en
« confisquant » les clés de nos bureaux.

Tous ces éléments sont à l’opposé de la CGT que nous avons choisie et que nous avons contribué à construire pendant des années.
Pendant longtemps nous avons « fait avec »… Après nous avons alerté dans la CGT, participé à des rencontres de médiation.
C’est lors du congrès de l’Union syndicale en 2017 que les désaccords sur la structuration ont amené une partie des congressistes à quitter les travaux – pour plus tard crée une structure concurrente à l’US.

Mais, pour garder formellement l’unité CGT à la Ville de Paris, nous avons accepté un compromis, trouvé avec l’aide de l’UD 75, sur les listes pour les élections professionnelles.
Ce compromis sous le logo de la FD SP, nous l’avons payé cher, car quelques mois plus tard, le Comité CGT crée et soutenu par la FD SP nous a volé la maîtrise sur la communication dans le périmètre de notre champ et aussi la gestion des droits syndicaux de notre syndicat ! Ainsi nous étions privé.es d’une grande partie de notre
activité syndicale, sans parler de la baisse de moral chez les militant.es face à toutes ces attaques non‐imaginables dans la CGT.
Nous avions espéré pendant longtemps que justice interne serait faite. Mais malheureusement toutes les tentatives de faire respecter les statuts et les valeurs de la CGT ont échouées en 2020.
C’est dans ce contexte d’impossibilité d’être et d’agir pleinement comme un syndicat CGT que notre congrès extraordinaire s’est tenu lundi 25 janvier 2021.
A l’unanimité des présent.es nous avons voté la désaffiliation de la CGT et le changement de nos statuts. Désormais notre nom est Syndicat Petite Enfance de la Ville de Paris.
Ce congrès est une première étape et les discussions continuent quant à l’avenir de notre syndicat.
Nous ne sommes plus à la CGT et se pose maintenant la question de notre devenir. Ainsi nous avons prévu de discuter avec d’autres organisations syndicales à la Ville de Paris pour voir si un projet commun est possible.
Ces débats et décisions auront lieu lors d’un prochain congrès.
En attendant nous restons mobiliser et appelons nos syndiqué.es et les agent.es de notre secteur d’activité à se mettre en grève et participer aux prochaines manifestations, dont le 2 février avec « pas de bébés à la consigne » et le 4 février avec l’intersyndicale.

Chères et chers camarades.
Une page se tourne.
Après 25 ans d’adhésion et surtout de militantisme CGT j’ai choisi de quitter cette organisation syndicale. C’est un choix collectif pris lors du congrès extraordinaire de mon syndicat qui s’est tenu le 25 janvier 2021 et auquel j’ai participé.
Pendant ces années CGT, au travers de mes différentes responsabilités, j’ai appris beaucoup de choses, entre autres :

  • Défendre les salarié.es en tant DP, l’existence de la hiérarchie des normes, la négociation avec les gestionnaires et mes premiers jours de grève dans une association.
  • L’existence des différents statuts de la FP, exercer des mandats dans les instances paritaires à la Ville de Paris, revendiquer, syndiquer, organiser des AG grévistes et mener des (grandes et longues) luttes avec ma profession, la petite enfance.
  • La cohérence revendicative, la démarche syndicale, la formation syndicale, l’interpro dans un territoire, les UL et l’UD, l’organisation des congrès et des initiatives revendicatives… pendant mes 11 ans de responsabilités au bureau de l’UD CGT Paris.
  • Le système de la sécurité sociale avec ces différentes caisses et la politique familiale en France en étant mandatée au CA de la CAF Paris et de la CNAF pendant 10 ans.
    La liste ne peut pas être complète, tellement ma vie était imprégnée par mes activités de militante CGT.
    Et évidemment j’y ai aussi vécu des moments (très) difficiles et durs. Et parfois je disais que dans la CGT on trouve le meilleur et le pire du mouvement ouvrier.
    Le meilleur dans les valeurs et revendications défendues et aussi chez beaucoup de militant.es que j’ai croisé au fil des années.
    Le pire en ce qui concerne les « luttes de pouvoir » et les règlements de compte internes qui laissent parfois craindre que l’intérêt principal d’une organisation syndicale soit oublié.
    Ces dernières années, malheureusement, j’étais concernés directement par une évolution de la CGT Ville de Paris et de la FD services publics qui va à l’encontre des valeurs de la CGT : violences verbales en permanences dès qu’une autre opinion s’exprime, autoritarisme à la place de débats fraternels, violences physiques, sexisme, non-respect de la démocratie interne, privation de l’outil de communication et temps syndicaux retirés pour écraser ou mettre au pas toute personne (et structure) qui ose encore penser autrement…Pendant des années tout cela a touché et mis en difficulté mon syndicat – et moi personnellement.
    Il y a 25 ans j’ai choisi la CGT comme outil de luttes et avec la volonté d’y faire adhérer beaucoup de professionnel.les de la petite enfance. Aujourd’hui je dois faire face au constat que cette CGT ne me laisse plus d’espace pour militer, pour défendre en interne mes idées et opinions sur et pour la lutte de classe. Ainsi le choix de mettre fin à cet engagement dans la CGT s’impose, à moi et mes camarades du
    syndicat petite enfance de la Ville de Paris.
    Mais tourner la page n’est pas évident et tout sauf facile.
    Je ne renonce ni à mes convictions, ni à mon engagement dans les luttes qui me sont chères. Et ça sera avec nostalgie que je repenserai à des nombreux.ses camarades avec qui j’ai pu faire un bout de chemin CGT. J’espère même de rester en contact avec beaucoup d’entre vous !
    Salutations sorofraternelles
    Birgit Hilpert

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