jeudi 27 février 2020
L’antique quotidien préféré de la bourgeoisie française est obligé de voler à la défense de ses lecteurs, les cadres supérieurs, mais sans fâcher les patrons : exercice délicat !
Extraits :
« Les cadres supérieurs devraient être les grands perdants de la réforme des retraites. Le projet de loi actuel modifie substantiellement la contribution des 350 000 personnes qui gagnent plus de 120 000 euros de revenus par an. »
« les cadres du privé pourraient être aussi les grands perdants de la réforme des retraites. Ils vont d’abord être pénalisés par le futur mode de calcul, qui prendra en compte toute la vie professionnelle au lieu des 25 meilleures années de salaire. Leur pension va donc mécaniquement baisser, du fait de l’intégration des faibles rémunérations de début de carrière. Certes, ce sera la règle pour tous mais parce qu’ils ont des carrières ascendantes, les cadres y perdront plus que des salariés effectuant tout leur parcours au Smic. » (Faut-il préciser que pour les smicards, c’est pas grave !)
« Le futur système universel ne permettra pas d’autre part d’acquérir des points de retraite au-delà de la limite de trois fois le plafond de la Sécurité sociale (PASS), soit 120 000 euros de revenu brut annuel, au lieu de 8 PASS aujourd’hui, soit 320 000 euros. Les 350 000 cadres supérieurs qui gagnent davantage ne cotiseront donc plus - et leur employeur non plus - (faut-il préciser que pour les patrons, c’est pas grave !!)pour leur retraite au-delà de ce seuil. Conséquence directe : leur « taux de remplacement », c’est-à-dire le rapport entre la première pension et le dernier salaire perçus, va chuter. »
« Les cadres supérieurs cotiseront moins et verront donc leur retraite baisser, charge à eux de compenser en épargnant individuellement. Une mesure qui a suscité les critiques de l’extrême gauche sur une ouverture du système français aux fonds de pension et à la capitalisation. Et ce même s’il s’agit d’une ouverture très timide portant sur moins de… 4 % de la masse salariale. Mais là encore les cadres devraient y perdre. D’une part parce que leurs cotisations sont aujourd’hui défiscalisées, ce qui pourrait ne pas être le cas de versements d’épargne volontaire. D’autre part parce qu’ils perdent la part de cotisation versée par leur employeur (faut-il préciser que pour les employeurs c’est pas grave !!!) au-delà des 3 PASS. »
Article du 25 fév. 2020 par Marie-Cécile Renault@firenault