jeudi 10 février 2022
La création d’un second syndicat via une minorité de syndiqués CGT de l’usine PSA-Stellantis de Poissy (Yvelines) sur le site est en soi une violation des statuts.
Ce second syndicat CGT, porté par l’UD 78 et la Fédération de la Métallurgie est clairement minoritaire et ouvre la voie à la création d’un syndicat SUD ou indépendant de la part des militants exclus de fait. Bref la manoeuvre est un scandale syndical !
JP Mercier, dirigeant CGT de l’usine d’Aulnay jusqu’à sa fermeture et délégué syndical central du groupe PSA s’est fait connaître à l’occasion de la longue lutte, hélas assez minoritaire, contre la fermeture et pour un plan social plus favorable. A l’époque, sans relève crédible d’un militant issu du PC, le deal ne posait aucun problème...
La direction de Lutte ouvrière, dont Mercier est membre, a alors choisit d’instrumentaliser ce militant qui tranchait avec la langue de bois Laguiller/Arthaud. Et JP Mercier, devenu familier des plateaux de télé (en particulier BFM), est apparu de manière interchangeable porte parole de LO et de la CGT... Posture que nous récusons mais que les militants du PCF et de la FI assument sans complexe pour eux-mêmes !
Est-ce celà que paye aujourd’hui Mercier, muté à Poissy après la fermeture d’Aulnay ? Est-ce des méthodes brutales de fraction politique qui rappellent celles des belles années du stalinisme ? Car nous n’avons pas oublié comment des militants exaspérés d’Aulnay sont partis fonder un SUD en étant qualifiés d’agents de la direction. Nous n’avons pas oublié non plus comment la CGT-Mercier et l’UD CGT 93 sont restés aux portillons de l’usine d’Aulnay quand SUD, avec des renforts extérieurs, se sont avancés à l’entrée du parking pour chasser physiquement des militants du FN...
D’autres questions se posent :
L’UD 78 et la Fédé des Métallos ont-ils pu prendre cette initiative de division sans l’accord de Martinez ? Pourquoi frapper maintenant les militants de LO alors qu’ils avaient manifestement un modus vivendi avec les directions fédérales : nous construisons à la base et nous restons discrets dans les débats de « sommets » ?
Bref, quelques soient les erreurs des militants de LO dans le groupe PSA, la dénonciation du syndicat historique auprès du DRH et au profit du syndicat croupion est une manière inadmissible de régler les débats internes aux syndicats. Elle livre les militants du syndicat historique à la répression patronale ! Une jurisprudence pour faire taire les voix discordantes et un affaiblissement prévisible de la CGT dans le secteur auto.