Communistes libertaires de la CGT

Solidaires et le 1° Mai 2021 à Paris

mardi 4 mai 2021

Nous publions ci dessous la note du SO de Solidaires Ile de France :

Depuis samedi soir, les camarades de la coord SO de Solidaires IDF ont recueilli un certain nombre d’informations concernant les affrontements qui ont eu lieu le 1 er mai 2021 lors la manifestation parisienne.
Au regard de la gravité des faits, nous souhaitons en informer largement les organisations et les adhérent-es de Solidaires.

1- Il n’y a aucune collaboration entre le SO unitaire et les forces de l’ordre
En premier lieu, il faut préciser que le préfet Lallement avait demandé à rencontrer les syndicats en amont de la manifestation du 1 er mai. Les Unions Régionales d’IDF de Solidaires, de la FSU, de la CGT et de FO ont refusé de rencontrer le préfet de police de Paris et même de lui répondre au vu des agressions policières répétées contre les manifestations. Les relations entre les organisations syndicales et le nouveau préfet sont très conflictuelles.

Il a été reproché au SO de la CGT, pour justifier l’attaque dont ils/elles ont été victimes, d’avoir manqué de solidarité à l’égard du cortège de tête pendant la manifestation car le SO unitaire n’est pas parvenu à le protéger.

Des militant-es du SO Solidaires ont participé au Service d’ordre unitaire de la manifestation du 1 er mai avec la CGT, FO et la FSU. Ils et elles nous ont fait un récit détaillé des événements. Au niveau du métro Saint- Ambroise, un feu a été allumé à hauteur du cortège de tête et une vitrine de banque a été attaquée pendant une
dizaine de minutes. Les forces de l’ordre en ont profité pour attaquer le Service d’ordre unitaire (gaz lacrymogène et charge de la BRAV), en chargeant le carré de tête syndical. Le SO unitaire a résisté, cela a permis à la manifestation de continuer. Le SO unitaire a refusé d’avancer tant que le feu n’était pas éteint afin de ne pas risquer d’être coupé du reste de la manifestation comme cela a été le cas le 5 décembre 2020, lorsque le SO avait avancé malgré le feu permettant ainsi aux forces de l’ordre de couper le cortège derrière lui.

Suite à cela, les forces de l’ordre ont coupé le cortège de tête en deux, loin devant le SO. Une partie du cortège de tête s’est réfugié derrière le SO unitaire qui a fini par avancer. Les camarades du SO de Solidaires qui ont participé au Service d’Ordre unitaire affirment qu’il n’y a eu aucune collaboration du SO unitaire avec les forces de l’ordre, au contraire il y a eu des charges des forces de l’ordre contre le SO unitaire et de nombreuses grenades lacrymogènes.

Par ailleurs, le SO unitaire a bien laissé reculer vers l’arrière les personnes qui étaient à l’avant du carré de tête en refluant sur les côtés (trottoirs) du cortège.
Enfin, la pratique maintenant récurrente consistant à dresser des barricades ou allumer des incendies sur la chaussée en amont et en travers du parcours de la manifestation interroge.

2- Une augmentation des agressions à l’encontre des cortèges syndicaux depuis les mobilisations des retraites

Il y a depuis des dizaines d’années une diversité de tactiques entre les syndicats et d’autres groupes militants qui s’expriment dans la rue. Pour Solidaires, chacun a sa stratégie. Le débat peut être légitime et il n’est pas question d’imposer à quiconque sa stratégie mais le respect des stratégies différentes doit être mutuel. La
stratégie de Solidaires est de permettre au plus grand nombre de manifester dans les meilleures conditions possibles afin de construire un rapport de force favorable pour gagner sur nos revendications.

Néanmoins, depuis le mouvement sur les retraites, nous avons de plus en plus de difficultés à manifester avec des individus hostiles aux syndicats qui tentent par exemple de s’en prendre à nos camions syndicaux. Certains individus qui apparaissent parmi les assaillants du 1 er mai, font partie de ceux qui ont attaqué le camion de la fédération SUD santé sociaux en décembre 2019 à Paris. Régulièrement depuis 2019, nous constatons que des individus se positionnent devant notre camion pour empêcher notre cortège d’avancer, en insultant les syndicats.

Nous faisons le constat que des groupes hostiles au syndicalisme sont de plus en plus présents en manifestation parisienne et de plus en plus véhéments à l’égard des cortèges syndicaux. Dans les manifestations du 28 novembre, du 5 décembre et du 16 janvier (contre la loi sécurité globale), plusieurs camions syndicaux
(Solidaires et surtout CGT) ont déjà été la cible de blocages et d’attaques violentes

3- Qui sont les assaillant-es du 1 er mai ?

Il est très difficile d’identifier et de caractériser clairement ces individus : on compte d’ancien-nes membres d’organisations anarchistes individualistes ou autonomes, certain-es en ont été exclu-es en raison de comportements violents, sexistes ou dominants, d’autres en sont parti-es. Une partie des personnes qui nous
agressent sont par ailleurs souvent très alcoolisées. Plus inquiétant, une partie d’entre elles tiennent un discours anti-syndical, réactionnaire, homophobe et sexiste et arborent des symboles réactionnaires voire rouge-bruns (slogans confusionnistes ou complotistes écrits sur leurs vêtements, drapeau confédéré américain, esthétique voire tenues militaire...). Ce 1 er mai, des slogans très graves comme « à mort les syndicats » ont été scandés.

Par ailleurs, nous assistons en règle générale à une montée de comportements autoritaires au sein du pré- cortège de tête : nous avons par exemple pu observer il y a un an et demi un groupe décider de manière unilatérale de faire une chaîne pour bloquer l’avancée de la manifestation. De même, le 5 décembre 2020 alors
que le carré de tête unitaire se retrouve au milieu des affrontements qui opposent des manifestant-es et les forces de l’ordre, des individus font une chaîne pour empêcher la manifestation d’avancer et pour maintenir le carré de tête au milieu des affrontements.

4- Appel à vigilance

Le SO de Solidaires lie l’attaque de la CGT d’abord à la présence de plus en plus importante d’individus d’extrême-droite (pas forcément organisés) dans nos manifestations mais également à des pratiques autoritaires de plus en plus manifestes. Solidaires respecte la diversité des tactiques et dénonce la stratégie des forces de l’ordre à chaque manifestation. Néanmoins, cette diversité des tactiques n’est pas respectée lorsque des militant-es syndicaux sont maintenu-es de force dans des affrontements, empêché-es d’avancer, ou bien
lorsque des individus cherchent à créer des situations d’affrontement avec la police aux abords ou dans notre cortège syndical.

Nous appelons les camarades de Solidaires à être particulièrement vigilant-es en manifestation aux comportements autoritaires, sexistes, homophobes et racistes. Nos combats n’ont rien de commun avec les complotistes et les confusionnistes perméables à l’extrême droite, ils n’ont pas leur place dans nos manifestations. Il est important que les militant-es de Solidaires ne confondent pas le cortège de tête tel qu’on l’a connu pendant les mouvements contre la loi travail ou les retraites (des cortèges de lutte syndiqué-es et non-syndiqué-es) et les individus qui ont attaqué la CGT à l’occasion du 1 er mai avec des mots d’ordre anti- syndicaux et virilistes.

Le SO de Solidaires continuera à assumer le mandat qui lui a été confié par nos instances : celui d’appliquer dans la rue les choix stratégiques de notre organisation syndicale en permettant à tou-tes de participer sereinement à une manifestation et de la mener à son terme. Le service d’ordre de Solidaires est constitué de camarades adhérent-e-s des organisations de Solidaires. Pour garantir le droit de manifester face à toutes celles et ceux qui attaquent nos cortèges et nos manifestations il est important de prendre collectivement en charge son renforcement.

La coordination du SO est disponible pour intervenir dans les réunions de syndicats afin de présenter le fonctionnement, le mandat, les formations et répondre aux questions. Nous réitérons la demande que l’ensemble des organisations mandatent des camarades pour participer au SO.
Paris, le 4 mai 2021

Débats du 53° congrès

  • Echos de la séance du vendredi 31 mars 2023

    1er avril 2023
    C’est donc vers 9h 00 que la CEC et le CCN accouchent d’un bureau et des deux premiers responsables, après une nuit blanche d’une rare violence (allant jusqu’à un coup de boule sanctionné par l’exclusion immédiate de la CEC).
    Pour faire patienter les délégués, et permettre à la nouvelle secrétaire générale d’écrire rapidement les mots de conclusion de ce congrès totalement inédit depuis la scission de 1947, (...)
  • Echos de la séance du jeudi 30 mars 2023

    31 mars 2023
    Pendant que les délégués finissent de s’installer et alors qu’une certaine fatigue se fait visible, la tribune égrène la liste des invités présents en cette journée. Les applaudissements mollassons se réveillent curieusement pour saluer Clémentine Autain, député LFI.
    Il est ensuite annoncé que le CCN réuni toute la nuit a accouché d’une liste pour la CEC. Par mandats, cette liste a été validée à 54% contre (...)
  • Echos de la séance de mercredi 29 mars 2023

    30 mars 2023
    La séance s’ouvre avec la présentation des invités (syndicaux, associatifs, politiques…) présents ce matin, l’occasion pour une partie des congressistes de huer le représentant de la CFDT. Pas très malin dans le contexte d’une intersyndicale qui maintient la mobilisation même si l’idée de la médiation est un piège dangereux.
    Donnant satisfaction aux demandes des congressistes la veille, le bureau du (...)
  • Echos de la séance du mardi 28 mars 2023

    29 mars 2023
    Il est midi et les délégués rentrent par grappes de la manifestation clermontoise. Dans la grande salle de restaurant, une rumeur dévastatrice commence à se répandre de table en table : Martinez aurait repris à son compte la proposition de médiation formulée par Laurent Berger. Colères et postures garanties pour la reprise des débats…
    Un nouvel incident à la tribune vient troubler le congrès dès la (...)
  • Echos de la séance du lundi 27 mars 2023

    28 mars 2023
    La CGT est forte de ses militants et militantes qui, tous les jours, tiennent tête aux chefs, aux cadres, aux flics, aux patrons… et qui mettent la même énergie à défendre leurs positions au sein de leur propres structures syndicales. C’est ainsi qu’à l’inverse de l’image caricaturale souvent présente dans les médias ils et elles ne sont pas des petits soldats au garde à vous devant des consignes « du (...)

Site réalisé avec SPIP | Se connecter | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0