dimanche 29 mai 2016
Nous publions ici la lettre de l’intersyndicale d’Indre et Loire au Préfet :
Monsieur le Préfet.
Vous nous avez réunis la semaine dernière pour nous rappeler l’obligation faite par la loi du 23 octobre 1935, adoptée dans un contexte historique d’insurrections fascistes, de déclarer nos manifestations qui ne sont pas du tout du même ordre. Le rappel de l’état d’urgence, adopté suite aux attentats terroristes, nous apparaît, pour la même raison, tout à fait déplacé.
Rappelons d’abord que la liberté de manifestation s’inscrit dans le cadre de la déclaration des Droits de l’Homme et que ceux qui la menacent sont passibles d’un an d’emprisonnement et de 15 000 Euros d’amende selon le Code Pénal.
Dans notre département, certaines organisations syndicales ont choisi de déclarer leurs manifestations, d’autres non. L’essentiel n’est pas là puisque nous observons qu’à Tours, déclarées ou non, jusqu’à maintenant, les manifestations se sont toujours déroulées de façon pacifique.
Il n’en a pas été ainsi à l’occasion de plusieurs manifestations ces dernières semaines.
Plusieurs éléments nous interrogent :
En conséquence, nous considérons que les dérapages qui ont pu avoir lieu à l’issue de cette manifestation ne sont pas de notre fait mais de celle de l’autorité que vous incarnez. Aussi, nous vous demandons, dans un esprit d’apaisement, de ne plus mobiliser à l’avenir la Brigade Anti Criminalité à l’occasion des manifestations que nous organisons.
Vous trouverez ci jointe la lettre que M. Grimaud, Préfet de Police de Paris, adressait aux policiers parisiens en 1968, dans des moments beaucoup plus tendus que ceux que nous connaissons aujourd’hui à Tours. Nous souhaitons qu’elle inspire votre action ainsi que celle des corps sur lesquels vous avez autorité.
Avec l’expression de nos sentiments syndicalistes.
CGT ; FO ; FSU ; SOLIDAIRES ;
La lettre de Maurice Grimaud aux policiers
Devant les multiples témoignages publiés dans la presse et en particulier dans Le Monde, Maurice Grimaud, préfet de police, adresse, le 29 mai 1968, à tous les policiers une lettre individuelle. La presse fera état de cette lettre les jours suivants, en voici le texte.
http://www.lemonde.fr/le-monde-2/ar...