samedi 7 octobre 2023
Cette journée du 13, qui ne s’annonce malheureusement pas impétueuse, est une date pleine de surprises.
Et d’abord le maintien d’un appel de l’intersyndicale nationale au complet. Hélas guère vérifié ni dans les boites, ni dans les UD.
Rappelons nous ensuite que sa validation au CCN n’a provoqué aucun de ces déferlements révolutionnaristes auxquels nous avaient habitués ceux qui voulaient la peau de Martinez et de Buisson. Leur prise de pouvoir au bureau confédéral suffirait-elle à calmer leurs ardeurs ? Alors même que le lien avec la CES pour une dimension européenne était clairement exprimé et qu’ils auraient au printemps stigmatisé une « nouvelle journée saute-mouton ». Une qualification que nous pourrions partager si les conditions existaient pour lancer un mouvement reconductible ou prolongé.
Partout en Europe les travailleurs sont confrontés à l’inflation et plus structurellement à la destruction des acquis sociaux, des services publics, et des statuts des salariés avec l’envol du concept de « travailleur pauvre ». Cette journée européenne était donc bien une nécessité.
Malheureusement la dimension européenne semble se réduire à une présence symbolique de quelques syndicalistes européens dans la manifestation parisienne ! Alors l’annonce fut-elle une esbrouffe ? Une prière auto-réalisatrice ? Ou bien sa réalisation s’est-elle heurté à des difficultés que nous devrions connaitre pour en débattre et tenter de les résoudre ?
Le succès récent permettant en France l’alignement des droits aux congés payés sur le mieux-disant du droit européen montre pourtant la voie et l’importance de cette dimension internationale de nos luttes.
Une nouvelle journée de manifestation européenne à Bruxelles devrait sans doute avoir lieu en décembre. Ce ne sera pas la première fois et c’est sans doute mieux que rien. Mais si les euro-manifs à Bruxelles ne sont pas la première marche vers une vraie journée européenne où des mobilisations, manifestations et grèves se déroulent dans chaque pays, elles resteront l’occasion d’un tourisme sympathique autour d’une bière et d’un plat de moules-frites !
Pour une vraie journée européenne de grève et manifestations partout en Europe qui pointe les salaires et l’alignement des acquis sociaux sur les meilleures conventions nationales existantes, il faut que les différentes affiliations syndicales internationales se parlent et se coordonnent. Il faut surtout que les syndicalistes des groupes multinationaux qui se croisent dans différentes instances de cogestion profitent de ces occasions pour bâtir de vrais liens et de vraies mobilisations à l’échelle de leurs groupes.