vendredi 15 avril 2016
Le communiqué de l’intersyndicale du 14 avril tient bon sur le retrait de la loi « Travail », même s’il tresse une couronne excessive au gouvernement à propos des mesures lâchées par Valls pour tenter de calmer la mobilisation.
En voici la conclusion :
"Les organisations syndicales (CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, FIDL) appellent l’ensemble des salarié-es, privé-es d’emploi, étudiant-es, lycéen-nes, retraité-es à se mobiliser à nouveau par la grève et à participer massivement aux manifestations le 28 avril prochain.
Dès à présent, elles appellent à l’organisation d’assemblées générales dans les entreprises et administrations pour assurer le succès de cette journée et décider de la poursuite de l’action pour obtenir le retrait de la loi et l’obtention de nouveaux droits.
Elles se saisiront du 1er mai, pour donner à cette journée de solidarité internationale, un caractère particulier en pleine mobilisation contre le projet de loi Travail.
Les Lilas 14 avril 2016"
Si l’appel à des assemblées générales sur les lieux de travail est positif, il est regrettable d’avoir oublié de pousser également au développement des intersyndicales locales qui, dans de nombreuses villes, tentent de construire la mobilisation au delà des entreprises déjà syndiquées.
Il est également préoccupant de laisser aux seules AG, isolées et sans consignes nationales claires, le soin de déterminer les suites du mouvement. En absence de perspective claire et d’une date centrale qui ouvrirait le lancement d’une période de grève reconductible, les AG ne seront pas armées pour décider des conditions de leur propre adhésion à un tel mouvement.
Enfin il est grave que les violences policières ne soient pas ici dénoncées.
On a le droit de penser que les provocations policières vis-à-vis des lycéens sont délibérées dans la perspective d’étouffer le mouvement dans un nuage de lacrymogènes et de coups de matraques. Et dans ce cas nous devons dénoncer l’attitude des flics.
On a aussi le droit de penser que la tactique impulsée par les réseaux « autonomes », entraine les jeunes dans des postures insurrectionnelles aussi romantiques que minoritaires et vaines. Et que ces « autonomes » se trompent quand ils prennent pour cibles les organisations du mouvement ouvrier. Il n’en reste pas moins que, même à leur corps défendant, ces réseaux militants sont de notre camp, le camp des travailleurs. Face à la répression qui s’abat sur les lycéens qui se sont laissés entrainés et celle qui s’abattra très probablement sur les leaders de ces réseaux, le mouvement syndical doit mettre ces jeunes sous sa protection.