dimanche 11 février 2024
En 1981, lorsque la gauche PS/PC/Radicaux de gauche arrive au pouvoir, la France est encore engoncée dans des lois issues des mentalités et traditions d’un catholicisme rance même si, après les gouvernements De Gaulle/Pompidou en place durant une quinzaine d’années, Giscard avait mis un coup de jeune : majorité à 18 ans et droit à l’avortement.
Porté par la vague libérale autour des questions qu’on n’appelaient pas encore sociétales, le gouvernement Mitterrand tient des promesses de campagnes fortes : peine de mort, homosexualité, justice d’exception. En temps que ministre de la Justice, Badinter se retrouve au front pour porter ces réformes.
Les promesses sociales trouvent aussi des concrétisations rapides : réduction du temps de travail, retraite à 60 ans... Mais très vite, comme le gouvernement Blum en 1936, le gouvernement PS prend un virage ultra-libéral et austéritaire que Badinter accompagne sans sourciller jusqu’à la victoire de la droite aux législatives en 86 et le premier gouvernement de cohabitation qui en sort avec Chirac premier ministre.
Nous n’oublierons pas que Badinter, à la demande du gouvernement Hollande/Valls, sera en 2015 de la commission visant à « simplifier » le Code du Travail. Travaux qui déboucheront sur les lois El Khomri...
En grand bourgeois « socialiste », Badinter étonne les jeunes générations qui découvrent qu’il fut un temps où les dirigeants politiques de droite comme de gauche défendaient des convictions sincères. Nous garderons pour notre part le souvenir de la trahison systémique des intérêts des travailleurs par ces soi-disants « socialistes ».