vendredi 20 octobre 2017
Fin aout à l’occasion de l’Université d’Eté du Medef nous avions soutenu l’opération « Bloquons le Medef » initiée par Solidaires. Mais nous avions aussi critiqué le manque de détermination à tenter de bloquer réellement cet évènement.
C’est pourquoi nous avons soutenu l’opération « Chasse aux DRH », initiée par des forces mixtes issues du cortège de tête et de syndicalistes, avec l’appui de Solidaires. Si la détermination était cette fois bien présente, c’est le nombre qui nous a manqué. Nous n’avons pas réussit à faire plus que mettre en retard ces DRH pour leur petit-déjeuner au Pré-Catelan, très luxueux restaurant du Bois de Boulogne. Néanmoins une vraie satisfaction : l’annonce de notre rassemblement à suffit pour que Pénicaud, Ministre du Travail, annule sa venue !
Une nouvelle mobilisation est maintenant sur les rails le 12 décembre, à l’occasion de la COP. Nous serons une nouvelle fois au rendez-vous. Pourquoi ?
D’abord parce qu’il y a un enjeu politique important à approfondir cette convergence entre syndicalistes et mouvance autonome. Si les affrontements ont globalement cessé entre « SO et Totos », ces groupes se regardent toujours en chien de faïence alors que, comme le montre la situation à Nantes, il y a moyen de travailler ensemble, au moins ponctuellement.
Ensuite parce que les patrons, leurs serviteurs (DRH/Ministres/Députés) nous mettent toujours plus de pression, rognent nos droits et nos acquis. Ce faisant ils nous plongent chaque jour un peu plus dans la peur du lendemain, dans l’insécurité sociale. Alors oui, il est temps de leur faire ressentir cette insécurité et la colère qui va avec. Ces beaux Messieurs veulent nous ramener au 19° Siècle ? Eh bien il est temps de retrouver les méthodes syndicales de nos débuts : action directe, sabotage, grève générale. Les méthodes d’un syndicalisme englué dans un faux paritarisme sont définitivement obsolètes. C’est dans les racines syndicalistes révolutionnaires de la CGT que nous puiserons les idées pour reconstruire une CGT réellement lutte de classe. Notre colère doit être transformée en actions. Nos difficultés tous syndicats confondus à mobiliser largement sont mainteant bien visibles. Nos faiblesses sont étalées au grand jour depuis l’impossible élargissement de la lutte en 2016, que nous sommes hélas en train de revivre cet automne. Dans bien des secteurs nous n’arrivons même plus à faire venir aux manifestations les élus dans les entreprises. Voilà la vérité qu’il nous faut affronter lucidement. Voilà pourquoi la CGT devrait retrouver le savoir faire qui permettait, dans les années 70/80, de réaliser des coups d’éclats, qui réveillent les esprits.
En tirant un rapide bilan des deux opérations menées contre le Medef et les DRH, nous dirons qu’il faut poursuivre des mobilisations annoncées à l’avance publiquement mais qui ne peuvent réussir qu’à la condition du nombre. Il n’est pas satisfaisant de déboucher sur 41 gardes-à-vues pour 150 militants rassemblés. Nous devons apprendre, collectivement, à juger des rapports de force y compris sur le terrain de la répression. Par ailleurs, il faut aussi que l’on soit capables d’opérations « surprises ». Ces opérations surprises devraient savoir mixer blocages bien réels et médiatico-symboliques pour mettre aussi les rieurs de notre côté. Dans l’insolence ouvrière, il n’y a pas que la rage il y a aussi l’humour. L’humour peut parfois être plus humiliant que la violence à l’encontre des puissants. Ces opérations surprises, pour être réussies, supposent la construction d’une coordination des réseaux et structures militantes engagées. Une coordination qui serait capable de mobiliser, dans une absolue discrétion, chacun dans son réseau des militants avertis. Une telle construction nécessite d’accepter de se faire confiance, de déléguer le choix de cibles et le mode opératoire à un petit noyau de militants. Pour nous, c’est l’enjeu de la prochaine étape.