mercredi 25 avril 2018
La dernière réunion de la CEC tenait sur trois points : l’actualité sociale, le syndicalisme international, le 52° Congrès. Nous pourrions nous retrouver plus ou moins dans le discours général des rapporteurs si les pratiques réelles correspondaient toujours aux annonces... Un paragraphe cependant dans le rapport d’activité (page 6) pose clairement question :
Cela doit nous amener à réfléchir quant à l’expression de la colère, à l’exploitation qui peut en être faite. La mise à feu d’un mannequin à l’effigie de Macron à Nantes lors d’une manifestation dessert plutôt la cause pour lesquelles les manifestants se battent. A l’inverse les opérations péages gratuits qui ont été menées en territoire en appui aux cheminots permettent de gagner empathie et diffusion de nos arguments.
Le soutien interprofessionnel à la lutte dans les territoires passe en priorité et plus efficacement par le déploiement dans les entreprises et le débat avec les salariés autour des cahiers revendicatifs que par un repli sur formes de radicalisation : blocage de ronds-points et autres.
Une première observation s’impose : la CGT s’est habituée, à tous les étages, à poser la question de l’opinion publique comme une priorité. Bien sûr il est préférable dans une lutte de « gagner l’opinion publique ». Mais bien sûr que c’est d’abord dans le rapport de force avec le patron ou l’Etat que se gagne, ou pas, un conflit. En clair une grève ou un blocage impopulaire est plus efficace qu’un mouvement « populaire » qui laisserait les profits du patronat intacts.
Une deuxième observation découle de la première : le syndicalisme cesse d’être révolutionnaire dès qu’il prétend canaliser la colère des travailleurs pour devenir un interlocuteur responsable. Au moment où la police de Macron matraque à tout va, la CGT s’offusque d’une effigie brûlée ? D’un rond-point bloqué ?
Alors que mille raison de brûler et bloquer nous sont infligées chaque jour par les patrons et leur gouvernement, la direction confédérale s’inquiète de l’expression bienvenue de la colère populaire ? Le rapport insiste à juste titre sur la nécessité de massifier le mouvement en l’ancrant dans les revendications de chaque entreprise. Cependant toutes les actions, mêmes minoritaires, qui perturbent la marche du profit sont utiles dans le rapport des forces. Et les structures locales de la CGT devraient, plutôt que les condamner, en être la cheville ouvrière.
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