mardi 28 avril 2020
Edouard Philippe vient de parler. Nos premières réactions :
Dans son préambule, le Premier Ministre fait endosser les erreurs et les errements politiques sur les scientifiques qui auraient trop souvent changé d’avis : les concernés sauront apprécier... Quand au traçage informatique des malades, il préfère reculer devant l’hostilité qui monte jusque parmi ses propres députés ; et l’opinion de nombreux scientifiques qui estiment que le rapport gain/goût du système n’est pas au rendez-vous.
Sauf les cafés/restaurants (il n’a pas évoqué les hôtels ?) toutes les entreprises doivent reprendre en protégeant les salariés « quand les moyens le permettent ». Voilà bien un flou qui masque mal un loup ! Sans rapport de force collectif, sans présence syndicale combative, les salariés sont donc renvoyés au travail sans vraies mesures de protection.
Les crèches, maternelles et primaires doivent réouvrir mais avec des effectifs réduits et des protections renforcées. Soit mais par qui et comment seront choisi les enfants refusés ? Comment croire que les conditions d’hygiènes déjà très insuffisantes dans la majorité des écoles seront soudainement suffisantes et même renforcées ? De nombreux maires ont déjà fait savoir leur refus d’ouvrir. Et pas que pour de bonnes raisons mais bien parce qu’ils n’ont jamais mis les moyens nécessaires dans leurs établissements !
Le télétravail et le chômage partiel sont maintenus jusqu’au 2 juin et les entreprises devront mettre en oeuvre des horaires différenciés pour soulager les transports en commun. Cette annonce est au mieux ridicule (les commerces et les services vont ouvrir en décalé très tôt le matin et/ou très tard le soir ?) au pire elle va permettre une dérégularisation massive du temps de travail !
Mais dans tous les cas qui peut croire que les mesures barrières seront respectées dans les transports urbains déjà saturés, en particulier en Ile de France ? Un siège sur deux disponible dans une rame de métro alors qu’il est déjà quasi impossible de s’assoir sauf à monter en terminus de ligne ! Avec une promesse (!) de 70% du trafic assuré, c’est assurément la promesse de faire la queue jusqu’en dehors des stations avant de patienter dans les couloirs pour espérer accéder aux quais !!!
Enfin avec 10 personnes maximum dans une manifestation ou une réunion publique, il cherche, sans surprise, à verrouiller l’expression de la colère populaire. Pour les manifs les directions syndicales vont devoir être créatives : déposer des dizaines de parcours par groupe de dix manifestants dans les grandes villes ? Ne plus déposer de demande et assumer face aux préfectures ?