Communistes libertaires de la CGT

Droit de réponse de J-B Gervais

dimanche 7 mars 2021

Droit de réponse de J-B Gervais
« Censurant mon droit à commenter la pseudo critique que les communistes libertaires de la cgt (drôle conception de la liberté d’expression pour des libertaires !!) se sont crus bons de publier à propos de mon ouvrage »Au royaume de la CGT« , j’ai donc demandé la publication de ce droit de réponse pour rectifier certaines assertions que cet obscur groupuscule a écrit. Leur thèse est de dire que je suis trop sensible aux remarques racistes et pas assez au machisme. Pire : je serais machiste ! Les animateurs de ce collectif cite, comme pour prouver leurs dires, certaines descriptions déplaisantes de bureaucrates du genre féminin, et de médiatiques en vogue, que j’ai glissées dans mon récit. Apparemment, l’expression »blondasse défraichie« , pour qualifier une journaliste inculte de BFM et méprisante pour la classe ouvrière n’a pas eu l’heur de plaire à Jean-Yves Lesage, l’un des animateurs de ce blog ni communiste ni libertaire. Ou alors est-ce l’expression de »chantal Goya« empâtée » ou encore de « bimbo anorexique », qui lui déplait, s’appliquant aux tartuffes qui hantent les couloirs du 263 rue de Paris à Montreuil ? Je ne sais. 
Lesage et ses compères n’ont pas relevé que mon récit est satirique, caustique et que les descriptions physiques déplaisantes reflètent la laideur morale des personnages croqués. Il n’a pas non plus relevé que ces portraits sont tout aussi cruels avec les personnages masculins qui m’ont semblé condamnables : « grand échalas dégingandé, Pascal, sous des airs de ploucs », par exemple. Il a également fait l’impasse sur l’hommage que je rends aux coiffeuses du boulevard de Strasbourg ou aux soignantes de la clinique de l’ormeau. Bref, pour paraphraser le Vieux, les « communistes libertaires » ont leur morale, nous avons la nôtre."
Jean-Bernard Gervais

Notre commentaire :

Nous n’avions aucune envie de polémiquer sans fin avec le journaliste Gervais. Aussi n’avions nous pas publié son second court message censé réfuter le sexisme répétitif des remarques contenues dans son livre. Mais comme Monsieur Gervais entends user de son « droit de réponse » , nous avons décider de publier celui-ci afin de clore définitivement tout échange avec lui. Ce qui sera l’occasion d’ailleurs de préciser notre démarche afin de ne pas perdre totalement notre temps.

Gervais parait très fier d’utiliser des termes comme « bimbo anorexique », « blondasse défraichie » ou encore « Chantal Goya empatée ». En relisant son livre en diagonale, nous avons relevé au hasard quelques descriptions de femmes : « beau minois », « petite sirène qui manque d’esprit », « la cougar de BFM », « vieille directrice de caisse primaire d’assurance maladie », « moins glamour que Jean Seberg », « mégère non apprivoisée », « mignonne et chétive », « bouclée et musclée », « sémillante », « plutôt belle », « air pincé de petite patronne de salon de coiffure », « un vrai char Patton », « quinqua affriolante », « batailles entre courtisanes », « se faire baffer comme elle le mérite. Elle aime ça, apparement »... Pour le brevet de féminisme qu’il attends de ses lectrices, rendre hommage aux coiffeuses du bd de Strasbourg risque de ne pas suffire. D’autant que son livre contient aussi quatre ou cinq « outing » de relations extra-conjugales et d’homosexualité : la grande classe !

Mais reprenons dans l’ordre. Gervais nous accuse de censure alors que nous avions immédiatement publié son premier commentaire. Il nous présente comme un « obscur groupuscule » alors que, si nous ne sommes certes pas des milliers, notre site est lu par de nombreux militant.es CGT. Mais pour le savoir encore aurait-il fallu que Gervais ait été un militant CGT, alors qu’il n’a été que quelques temps délégué du SNJ-Autonome. Lui-même, dans son introduction, ne semble plus se souvenir exactement s’il s’est fait embaucher comme journaliste à la CGT pour une enquête « en immersion » ou pour y participer à la lutte des classes. D’où son désarroi probablement.

Gervais écrit que nous le trouvons « trop » sensible au racisme, mais c’est faux. Nous avions écrit « ultra-sensible », non pas pour le lui reprocher mais pour nous étonner du grand écart avec les questions du sexisme. Mais puisqu’il insiste sur le sujet nous relevons sa confession (page 163) : quand on lui demande de retirer la formule « racisme d’Etat » prononcée par Tartakowsky d’un titre d’article : « j’accomplis sans barguigner » écrit notre courageux journaliste. Sachez Gervais que nous assumons parfaitement ce concept et que notre « obscur groupuscule » a été signataire d’appels unitaires en ce sens.

Alors que son récit utilise mille pseudos (pour se protéger juridiquement probablement), il n’hésite pas à donner le nom d’un de nos camarades. Pas de soucis, nous assumons publiquement qui nous sommes et quand nous polémiquons avec tel ou tel responsable CGT, nous le nommons toujours. Une éthique militante et un courage qui vous manque, Gervais.

Ni communiste, ni libertaire nous juge Gervais. Mais d’où tire-t-il un tel jugement ? Lui dont l’ouvrage n’apporte aucune compréhension politique de l’état de la CGT, et qui mélange sans trop s’y retrouver lui-même les étiquettes : staliniens, pro-FSM, anarchos-syndicalistes ? Lui qui n’a rien compris à la place idéologique que tiens l’UGICT dans la Confédération ? Tiens d’ailleurs à ce sujet il ne s’insurge pas contre notre analyse de la vacuité son livre. Car au fond ce livre « dévoile » des affaires (sérieuses et graves au demeurant) mais déjà bien documentées dans la presse et sans y apporter une info supplémentaire. Et s’il se complait à décrire l’incapacité bien réelle de la CGT à s’opposer victorieusement aux réformes libérales qui déferlent, la seule analyse qu’il en fait est résumée page 177 : « Le train-train néo-libéral suivait son cours et la CGT, comme une belle vache normande, le regardait passer ». Brillante analyse !

Gervais conclu son droit de réponse avec une paraphrase de Trotsky (le Vieux) comme un aveu de ce qu’il dément dans son livre : son attache politique. Communistes libertaires, adhérents ou pas à une organisation particulière de ce courant idéologique de longue tradition, nous refusons les pratiques entristes car elles s’opposent à notre vision de la démocratie syndicale. Nous utilisons notre blog non pas pour des prises de pouvoirs dans telle ou telle structure mais dans l’espoir de faire avancer notre vision du syndicalisme révolutionnaire dans toute la CGT comme nous le rappelons sur la page « Qui sommes nous ? » écrite en 2015.

Ce qui va nous permettre de donner une leçon accélérée de trotskisme à Gervais. Sidéré par sa découverte de la bêtise, de la violence, de l’incurie de la bureaucratie syndicale, Gervais n’a manifestement pas reçu la formation de base que son parti aurait du lui offrir et qui lui aurait permis de comprendre l’univers qu’il pénétrait et qu’il nous dépeint sans le moindre recul. Il faut donc lui apprendre que dans les années 30, quand Trotsky impose à ses adeptes l’entrisme dans la social-démocratie, il propose de le faire « drapeau déployé » pour gagner aux idées révolutionaires les travailleurs sincères militants à la SFIO et à la CGT. Le Vieux ne proposait pas d’aller faire un coup éditorial. Et comme Trotsky était non seulement un théoricien puissant mais aussi un pédagogue, Gervais pourrait prendre une leçon de syndicalisme en lisant cette déclaration* de l’UD de l’Isère au CCN de la CGT en mars 1935, déclaration écrite par Trotsky lui-même. On n’est pas obligé de partager tout son point de vue, mais quelle force ! Après tout Gervais est encore jeune. Une leçon de syndicalisme pourrait lui être utile.

*https://www.marxists.org/francais/t...

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