vendredi 28 janvier 2022
La planète brûle… et la société aussi !
Signez l’appel pour un réseau éco-syndicaliste
Chaque jour les effets du « dérèglement climatique » sont de plus en plus visibles notamment avec la multiplication des catastrophes environnementales. Ils s’ajoutent à l’épuisement progressif des ressources naturelles, aux pollutions de toutes natures, à l’affaiblissement de la biodiversité et à la dénaturation des équilibres au sein des écosystèmes. L’Humanité qui a longtemps pensé pouvoir régenter ces équilibres soumet les conditions de la vie sur la planète à des dégradations irréversibles, aux effets désastreux, y compris favoriser l’épidémie de Covid et ses conséquences sanitaires, sociales et économiques.
Une telle situation n’a rien d’une fatalité liée à une nature humaine intrinsèquement destructrice. Elle résulte en grande partie du modèle de production « industrialisation-financiarisation-mondialisation » capitaliste. Une poignée de possédant.es ou de trusts s’approprient de plus en plus de moyens de production et d’échange, les délocalisent, s’accaparent sans limites, ni contrôle les énergies fossiles et nucléaire, pillent et gâchent les ressources naturelles.
Iels continuent d’opposer à la dénonciation des crises structurelles du capitalisme, le mythe du progrès, comme croissance « infinie » des productions et des technosciences, en fonction du profit maximal attendu au lieu de leur utilité sociale et écologique. Cette course aux profits passe par l’oppression des peuples autochtones et de leur mode de vie, par la régression sociale, par l’exploitation de plus en plus violente des travailleurs -ses condamné.es à perdre leur vie à mal la gagner et réduit.es à une consommation « de masse » dictée par les médias et les pouvoirs au service des multinationales.
Des résistances à ce système productiviste et extractiviste se développent : luttes populaires pour la préservation des terres et des forêts, mouvements pour la « justice environnementale », ZAD et JAD (Jardins à défendre), lutte éco-féministes, gilets jaunes…
Ces mobilisations impliquent souvent les plus exploité.es et dominé.es, qui subissent le plus la dégradation environnementale : peuples des pays pauvres, jeunes, précaires, femmes, populations racisées subissant les séquelles du colonialisme et du racisme, paysan.ne.s relégué.e.s à leur condition de ruraux. Elles se fondent aussi sur l’auto-organisation des opprimé.es, montrant leur potentiel émancipateur et défiant des pouvoirs en place de plus en plus autoritaire (comme la 5e République en France). Car aujourd’hui la politique de plus en plus brutale et cynique des gouvernements capitalistes ne peut s’imposer que par le recours à des méthodes de plus en plus répressives. Mais si ces mobilisations permettent localement de préserver et se réapproprier le cadre de vie, et si elles commencent à se coordonner, elles ne permettent pas, à elles seules de s’attaquer au cœur économique du système. Elles font encore trop souvent abstraction des problématiques sociales. Et pour porter la question écologique dans un contexte capitaliste, avec quelques chances de s’émanciper de ce système, il faut des luttes conjuguées et solidaires à l’échelle internationale (sur notamment le réchauffement climatique, la déforestation, la sixièmes extinction des espèces, la guerre de l’eau…), y compris avec les syndicats de luttes.
Le syndicalisme est plus ancré sur les lieux de travail. Depuis ses origines il pose la question de l’expropriation des grands groupes capitalistes et de la gestion démocratique de la production par la population, par les assemblées de travailleur.es, pour produire de façon organisée, rationnelle et planifiée en fonction des seuls besoins populaires et de l’économie de la ressource. Les grandes luttes syndicales et les épisodes révolutionnaires, comme la Commune de Paris, ont permis d’indéniables avancées. Mais le syndicalisme aussi connaît des difficultés : il s’est en partie intégré à l’ordre social, il s’est bureaucratisé et beaucoup de ses responsables ont renoncé à transformer en profondeur la société.
C’est dans les entreprises, les institutions, les fermes, que nous devons affronter les conséquences du productivisme : amiante, pollution chimique, air pollué, ondes électromagnétiques, énergie nucléaire... Ce sont d’abord les ouvrier·es qui meurent des cancers professionnels liés aux produits chimiques... Pourtant même quand il n’élude pas délibérément les évolutions rendues indispensables par les urgences écologiques (nucléaire, chimie, transport…), le syndicalisme a du mal à intégrer les réponses environnementales dans ses revendications. Il a aussi largement perdu le contact avec les travailleur.es les plus pauvres et les plus précaires. Pour autant, lui aussi est traversé par des évolutions encourageantes : l’apparition régulière de structures d’auto-organisation des luttes, d’AG de base souveraines qui se coordonnent, qui organisent la solidarité collective. Les exemples abondent dans les mobilisations de ces dernières années, jusqu’à l’apparition de grèves dans des entreprises employant massivement des jeunes, des précaires et des femmes (luttes d’Ibis Batignolles, de Chronodrive, du nettoyage à Jussieu, des travailleurs -ses saisonnier.es et sans papiers…).
Ces mouvements sur la fin du monde et la fin du mois seront de plus en plus appelés à converger dans une même lutte anticapitaliste. Ils sont porteurs d’une même remise en cause de la société, d’une même exigence de réponses à la crise écologique et ils concernent en premier lieu les mêmes secteurs de la population : le monde du travail, et en particulier ses parties les plus fragilisées dans le système actuel (chômeurs·ses, précaires, intérimaires, travailleur·ses exilé·es, sans papiers…), les jeunes, les femmes… Iels ont le même refus du repli sur les comportements individuels, des manœuvres de récupération de prétendant.es au pouvoir ou de toute réponse technocratique et institutionnelle… qui se situerait dans le cadre du système (capitalisme vert, green washing, « Green deal », croissance verte…).
Pour favoriser ces convergences, nous appelons à constituer un réseau « éco-syndicaliste » indépendant des partis et candidatures politiques, et, indépendant aussi des confédérations, fédérations et unions syndicales, de façon à ce que les signataires de toutes origines syndicales puissent travailler collectivement et horizontalement avec des associations ou collectifs de lutte.
Ce n’est pas pour fonder un nouveau syndicat ou une nouvelle tendance syndicale, mais au contraire pour irriguer de nos réflexions et expériences les organisations existantes. Nous souhaitons, par delà nos différences et divergences, dans le respect de notre diversité et sans hégémonisme, et donc au consensus, pouvoir confronter nos expériences et pratiques militantes, élaborer des réponses, selon les axes ci dessous, qui peuvent être précisés ou complétés :
A ce jour, il y a 114 signataires dont 32 CGT, 26 FSU, 24 Solidaires, 2 FO, 1 Confédération paysanne, 1 CNT-SO, 1 SELF 1 syndicaliste alternatif, 1 Union des étudiants de Grenoble (l’alternative), 25 plus ou non syndiqué.es
Envoyer signature individuelle (nom, prénom, engagement(s) syndical, associatif, département, adresse mail) ou de structures, à l’adresse mail : eco-syndicalistes riseup.net ou postale : réseau éco-syndicaliste, EDMP, 8 impasse Crozatier 75012 PARIS.
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