mercredi 6 avril 2022
On savait que le 9° congrès de la Filpac, qui s’est ouvert lundi 4 avril serait tendu : une fédération effondrée à 13 000 adhérents dont un grand nombre de retraités, une bataille d’égo qui a fait le vide au sein même du bureau fédéral, des débats d’orientations impossibles et biaisés, le tout sur un fond objectivement difficile de déclin irrémédiable du secteur graphique.
Contrairement à ce qu’on entend parfois dans les couloirs de Montreuil, la bataille n’est pas entre « graphiques » et « papetiers ». C’est avant tout une longue dégénérescence démocratique où les egos jouent à plein les coups tordus, les retournements d’alliances et le partage des places de chef.
Tenu à l’écart de la vie fédérale, le syndicat général du livre parisien (SGLCE - 2 000 adhérents) a très longtemps hésité entre une position de retrait volontaire et une politique de présence combative dans les instances fédérales. Puisque finalement il était en position de force pour négocier sur son champs central, la presse parisienne, avec ou sans et même contre la direction fédérale...
C’est ainsi qu’il n’était pas illégitime que la Commission exécutive du SGLCE décide, par défiance, de retenir jusqu’au congrès l’essentiel de ses cotisations fédérales dans l’espoir de retrouver une place à la hauteur de ce qu’il représente. Décisions prise après de longs débats, des militants pointant du doigt le risque de se mettre en position de faiblesse vis-à-vis des autres syndicats en région.
Et c’est ainsi qu’en effet la direction fédérale usa de l’argument « cotisations » pour organiser un vote en ouverture de congrès pour exclure les cinq candidats du SGLCE à la futur commission exécutive nationale de la Filpac. Cinq candidats parmi lesquels, excusez du peu, David Dugué, n°2 de la confédération et Elsa Conseil qui fut coordinatrice de l’activité fédérale Filpac avant de devenir cheffe du cabinet de Martinez !
Notons qu’après avoir dénigré « Info’com » la direction fédérale semble prête à s’appuyer sur ce syndicat qui n’a de « combatif » que ses visuels sur internet...
Ne restait plus au SGLCE qu’à quitter le congrès, suivi par le syndicat des rotativistes (SIP-C) et les délégués « papetiers » de la Chapelle Darblay qui ont pris le temps de lire une déclaration fustigeant le secrétariat fédéral.
Impossible de dire à cette heure si un replâtrage sous l’égide du Bureau confédéral est encore possible, Martinez devant intervenir demain jeudi devant les congressistes. Où s’il faut s’attendre à la création d’un nouveau regroupement fédéral et sous quel forme. Ce qui resterait historiquement un drame épouvantable pour l’unité des travailleurs de la branche alors même qu’en 1936 le Livre joua un rôle dans la réunification syndicale et qu’en 1947, l’immense majorité des syndiqués décidèrent de ne pas suivre la scission FO ! Et dire que cette douloureuse explosion se joue pour l’essentiel entre militants qui ont tous de près ou de loin une attache forte au même parti : le PCF...
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