vendredi 17 mars 2023
Depuis quelques jours et encore plus après l’annonce du 49.3, les médias en larmes s’inquiètent d’une montée des « radicalités ». Et bien des militants retournent en positif ce postulat : brûler des poubelles serait-il donc plus « radical » que de faire grève ?
Si l’insurrection armée sera un moment très probablement nécessaire à toute révolution sociale pour briser la résistance de la bourgeoisie cachée derrière les forces répressives de son Etat, elle n’aura de sens qu’en accompagnant une grève générale permettant l’expropriation des capitalistes et la relance des productions par les travailleurs et travailleuses auto-organisées. De ce point de vue le plaisir émeutier n’est qu’une pâle et vaine copie des affrontements à venir.
La délocalisation du travail ouvrier dans les pays à bas coûts, l’embauche massive de migrants dans les emplois ouvriers, la localisation en région des usines (invisibles depuis Paris), mais encore la désertion par les révolutionnaires des emplois ouvriers aboutissent à un déni de réalité : seule la grève arrête la production des marchandises mettant le capitaliste (mais aussi ses salariés) au pied du mur.
Si les blocages, filtrages, barrages du flux des marchandises sont nécessaires, c’est seulement parce que la production n’est pas arrêtée. Ce ne sont que des solutions de substitution, un pis aller. Même dans le cadre de la mondialisation, c’est en bout de chaîne dans nos usines que les assemblages sont finalisés.
Inutile de rêver à des raccourcis historiques : les capitalistes seront vaincus par leurs salarié.es ; ou pas. A vous de voir.