lundi 25 mai 2020
Le Journal du Dimanche est un hebdomadaire bien à droite (propriété d’Arnaud Lagardère, grand copain de Sarkozy). Qu’il s’attaque régulièrement à la CGT est somme toute normal ! Mais qu’il raconte autant de bêtises en démontrant une méconnaissance totale du sujet c’est vraiment énervant !
L’article de l’édition du 24 mai signé Emmanuelle Souffi est encore plus faux qu’un vomissement de Michel Noblecourt dans « Le Monde ».
En gros l’article vise à semer la zizanie dans une CGT certes traversée de sensibilités et de débats stratégiques importants. Et ces débats sont indispensables. Mais quand il accuse les militants d’extrême-gauche (LO, NPA...) de pousser aux conflits sociaux pour « embêter » Martinez c’est soit une accusation grotesque, soit une manipulation grossière.
Si les militants d’extrême-gauche poussent en effet au conflit social dans leurs entreprises et défendent dans leurs structures des positions souvent plus radicales, c’est pour obtenir des résultats utiles aux travailleurs en « embêtant » les patrons et le gouvernement !
Car il ne s’agit pas tant d’être « contre » un secrétaire général que pour une orientation plus nette en faveur d’un syndicalisme remettant en cause plus clairement le capitalisme. Et comme ils sont généralement des militants de terrain, ils savent très bien combien il est difficile aujourd’hui de massifier les mobilisations et que l’échec des mouvements d’ampleur ces dernières années ne relèvent pas de « la faute à Martinez ». Hélas dirons-nous car il suffirait donc de changer le secrétaire général pour que la grève générale éclate ?
En revanche il y a bien une activité constante de remise en cause de Martinez. Mais elle vient d’ailleurs ! Les dirigeants d’UD et de Fédérations qui interpellent régulièrement la direction confédérale (et pas toujours à tort) ne sont généralement pas issus de l’extrême-gauche mais de courants divers liés au PCF et aux scissions de ce parti. Ces derniers « réclament » un peu facilement la grève générale au CCN alors qu’il est légitime de s’interroger sur leur capacité à déclencher des grèves dures dans leurs propres champs d’action. Il serait également légitime de s’interroger sur ce que serait vraiment leur attitude en cas de grève générale...
Voilà des lignes de partages dans la CGT qui auraient mérité d’être étudiées, documentées, commentées à condition d’être une vrai journaliste.