mercredi 22 juillet 2020
Nous avons déjà plusieurs fois dans ce blog évoqué les articles et les éditoriaux de Michel Noblecourt dans Le Monde. Au delà de nos désaccords évidents avec la ligne éditoriale générale du quotidien, il reste incompréhensible qu’un journal par ailleurs sérieux laisse depuis si longtemps ce journaliste sévir sur un sujet auquel il ne connait rien...
Dans l’édition du 19/20 juillet 2020, l’éditorial (page 29) est un nouvel affront à l’intelligence des lecteurs. Le plus grave étant que s’il porte « la patte » Noblecourt, il n’est pas signé et doit donc être assumé par l’ensemble de la rédaction...
L’Edito évoque le texte commun des organisations patronales Medef/CPME/U2P auquel s’est joint exceptionnellement la FNSEA (agriculteurs industriels) signé avec le groupe CFDT/CGC/CFTC/UNSA. Ce document pleurniche auprès de Macron pour que « les partenaires sociaux » soient un peu plus écoutés autour de « priorités » qui, explique doctement l’édito, « rejoignent désormais celles pointées par le président de la République »... Et sans sourciller l’édito rappelle lesdites priorités dont « un meilleur partage de la valeur ajoutée » !
La rédaction du Monde, journal de référence (!), est donc convaincue sans la moindre hésitation de la volonté forte des organisations patronales à distribuer plus d’argent aux salariés de ce pays !?! Et de celle Macron qui lui-même affirme pourtant clairement qu’il vaut mieux baisser les salaires dans la période qui vient pour sauver les emplois...
L’édito poursuit en évoquant l’accord du Ségur de la santé comme « un signe tangible d’une possible détente ». Comme si la CFDT avait « tendu » les luttes sociales ou envisageait de le faire !
Enfin, la « ligne » Noblecourt s’impose en conclusion : La CFDT et l’UNSA sont « favorables au dialogue social » alors que la (méchante) CGT reste dans « une logique d’opposant ». Comme si la CGT ne participait pas aux négociations. Comme si elle ne signait pas autant (trop ?) d’accords que les autres centrales syndicales. Comme si elle était vraiment dans une « logique d’opposant » alors que, hélas, trop souvent affaiblie en forces mobilisables et faute d’orientation stratégique homogène, la CGT s’est révélée incapable de construire les grèves suffisantes pour faire reculer gouvernements et patrons...