dimanche 12 juin 2016
Nous transcrivons ici une interview publiée dans le journal quotidien « Le Progrès social » du 11 juin et une déclaration des délégués de l’imprimerie POP/ID de La Courneuve (93) :
LE PROGRèS SOCIAL
Comment appréciez-vous la création de notre journal ?
Joël Lallet
Nous sommes toujours contents du lancement d’un quotidien qui fait le pari du papier. Nous sommes attachés à la défense du pluralisme, et il manquait un titre qui donne la parole à la gauche de la gauche. Un journal de la gauche sociale, syndicale, associative et qui soit ouvert aux différentes organisations à gauche du PCF, qui gère L’Humanité de façon plus partidaire. Un quotidien qui parle aussi aux militants CGT combatifs, comme ceux de notre syndicat. Sur le plan de l’emploi, la création de votre journal n’apporte pour l’instant pas grand chose, mais c’est toujours un plus. Et le choix d’être imprimé chez nous conforte les acquis conventionnels des ouvriers de la presse quotidienne nationale.
LE PROGRèS SOCIAL
Le 26 mai, nos lecteurs ont été surpris de ne pas avoir leur journal alors que L’Humanité était disponible. Que c’est-il passé ?
Joël Lallet
La Fédération du Livre (FILPAC) souhaitait concilier le devoir d’informer les lecteurs et la lutte contre la « loi travail » en tenant compte des rapports de force dans les titres nationaux et régionaux, où la présence syndicale est plus faible. L’idée de demander la publication d’une tribune ou d’une interview, déjà appliquée à d’autres occasions du même type, a été actée. Quelques titres de province ont accepté. A Paris, le syndicat patronal a refusé le principe pour tous les titres. Nous n’avions plus le choix ; ce sont eux les responsables de la grève ! L’Humanité a contacté le syndicat, a accepté de publier la tribune et a donc été imprimé. Votre journal n’étant pas adhérent au syndicat patronal, il n’a pas eu l’info. C’est un « oubli » de notre part, d’autant plus regrettable que vous auriez sans doute publié ledit communiqué !
LE PROGRèS SOCIAL
En effet, et nous sommes fiers d’être imprimés dans une entreprise qui fait grève contre la régression sociale.
Joël Lallet
Avec le déchaînement médiatique qui s’en est suivi, je pense qu’il aurait été plus simple d’être en grève sur tous les titres et point final.
LE PROGRèS SOCIAL
Justement, comment voyez-vous le 14 juin ?
Joël Lallet
On ne peut pas se permettre une défaite sur la « loi travail », qui entraînerait non seulement un recul ponctuel mais, avec l’inversion des normes, ouvrirait une spirale de reculs sans fin et d’accords dérogatoires. Et avec la probable victoire de la droite en 2017, il nous en faut une pour faire peur aux patrons et donner confiance aux travailleurs pour compter sur leurs propres forces. Le 14 juin, les ouvriers du Livre ne peuvent pas être absents de la journée de grève et de manifestation nationale.
LE PROGRèS SOCIAL
Vous êtes syndiqués à 100% CGT. D’autres secteurs sont en grève reconductible alors que la syndicalisation y est plus faible. Drôle de paradoxe !
Joël Lallet
Nous prenons au sérieux notre fonction au service d’une information pluraliste. Et il faut bien dire que la concurrence du Web nous pose problème et fragilise nos positions. Mais nous pourrions faire plus créatif pour accompagner un mouvement durable comme celui des retraites en 2010, ou le mouvement présent. Par exemple en bloquant chaque jour un titre différent.
Joel Lallet est délégué syndical SGLCE-CGT de l’Imprimerie Desfossé, l’unité de routage où sont traités nos abonnements. Le Syndicat général du livre et de la communication écrite rayonne dans l’Ile-de-France sur toutes les entreprises des activités graphiques, mais aussi à l’AFP ou dans les sièges éditoriaux en alliance avec le SNJ-CGT. Le mythique Syndicat des correcteurs vient de fusionner avec le SGLCE.
http://leprogressocial.fr/
Le Collectif POP et IDF La Courneuve le 10 Juin 2016
L’ensemble des catégories représentatives du SGLCE de POP est fortement étonné à la lecture du communiqué émanant de la direction syndicale du 8/06/2016.
Nous étions restés sur la décision prise en commission exécutive du 6 Juin 2016, d’où il ressortait clairement que l’idée de 24 heures de grève pour la journée nationale du 14 Juin 2016 avait été validée et que mandat avait été donné au bureau syndical d’avaliser cette position sans éléments nouveaux et probants.
Aujourd‘hui, il nous est demandé d’effectuer certaines productions au détriment d’autres, cela va l’encontre de nos traditions.Cela se traduirait dans les ateliers par le fait que nous ne serions ni réellement en grève ni forcement présents à la manifestation nationale.
Devants cette logique peu compréhensible nous tiendrons une Assemblée Générale des camarades SGLCE de POP et IDF lundi à 17h pour nous positionner sur la journée de mobilisation nationale et réaffirmer les positions arrêtées en CE.
L’ensemble des instances syndicales seront évidemment les bienvenues.
Enfin notons que si l’appel à la grève du SGLCE est confus, l’appel d’Info’com restera probablement virtuel comme d’habitude. Quand au SIP, le troisième syndicat CGT en presse parisienne, il continue de ne pas appeler à la grève...