mardi 30 juillet 2019
La CGT Propreté Région parisienne est une nouvelle fois prise en flagrant délit de jaunisme. Alors qu’une grève a éclaté depuis 10 jours à l’hôtel Ibis Clichy-Batignolles à Paris, ce syndicat est, une nouvelle fois, intervenu pour intimider les grévistes.
C’est la CGT HPE (Hôtels de Prestige et Economiques) qui anime la grève à l’hôtel Ibis, appartenant au groupe Accor. Les femmes de chambres sont employées en sous-traitance par l’entreprise STN TEFID. Les raisons de la colère sont classiques dans ce secteur où les femmes sont surexploitées. Cadences infernales, paye honteusement basse, harcèlement de la hiérarchie, sous-traitance abusive... Accor et son sous-traitant sont des voyous, nous le savions !
Mais cette grève a aussi permis de libérer la parole parmi les grévistes, et de ressortir une affaire vieille de plus d’un an : les salariées dénoncent le viol d’une ancienne collègue par le directeur de l’hôtel. Une instruction est en cours et celui-ci a été placé en examen pour « agression sexuelle ». Car exploitation capitaliste et patriarcale vont de pair !
Le mardi 23 juillet, un rassemblement de soutien a été organisé devant l’hôtel avec le soutien de l’UD CGT 75. Une ambiance déterminée, des travailleuses grévistes présentes en nombre et confiantes en leur capacité à gagner la lutte : tout se déroulait bien. Mais des membres de la CGT Propreté narguaient les grévistes depuis le hall de l’hôtel, tentant de mettre des coups de pression aux travailleuses pour qu’elles reprennent le boulot. La CGT Propreté, appelée sans aucun doute par les patrons de l’hôtel, jouait au DRH véreux pour bien servir les chefs ! Les grévistes ne se sont pas démontées, et, sans en venir aux mains, ont remis les Jaunes à leur place. La suite du rassemblement a pu se dérouler normalement, sauf pour un photographe de presse qui s’est fait agresser par un représentant de ce syndicat. Une plainte a été déposée.
Ce genre d’agissements n’est pas nouveau pour ce « syndicat », désaffilié de l’UD CGT 75 depuis son congrès de novembre 2016. Protégé par sa fédération (Ports et Docks) il semble intouchable alors que le constat, nous le savons, est largement partagé tant à l’URIF qu’à la Confédération même si ces deux instances se sont toujours refusées à les sanctionner . Ce même « syndicat » briseur de grève s’oppose aux luttes pour l’embauche des femmes de chambres directement par les hôtels ! Et l’an dernier son intervention fut totalement négative à l’occasion de la grève des sans-papiers d’Ile de France...
Il est temps que les autres UD de la région parisienne trouve le courage que l’UD 75 a manifesté. Et que la direction confédérale mouille enfin la chemise sur ce dossier qui salit toute la CGT.
En savoir plus sur ce conflit :
http://www.cgt-hpe.fr/du-harcelemen...