samedi 10 mars 2018
Dans les hautes instances de la CGT le débat est tendu. Le dernier rendez-vous téléphoné du CCN en a encore été l’occasion. Pour schématiser il y a ceux qui poussent les feux de la mobilisation face aux attaques et ceux qui freinent en s’appuyant sur les difficultés, au demeurant réelles, à mobiliser massivement.
Alors que dans la fédération des Cheminots certains évoquent plutôt la possibilité d’une ou deux journées de grève répétées chaque semaine, d’autres parient sur la dynamique d’un appel à la grève reconductible. Dans un cas, les cheminots seraient les bons petits soldats obéissants aux consignes de grève, encore ou stop, sans aucune maitrise sur la négociation. Avec la reconductible, les AG de personnel peuvent se mettre en place, la dynamique se construire et la grève être gérée démocratiquement de bout en bout.
La CE confédérale réunie le 6 mars prend position dans le bon sens :
"Violence, encore, de par les annonces du 1er Ministre le 26 février, concernant la réforme de la SNCF dans la foulée du rapport Spinetta, traçant l’ouverture à la concurrence, le changement du statut de l’entreprise et la mise en cause du statut et des conditions sociales des cheminots.
Une annonce de réforme très éclairante sur la manière de manipuler l’opinion publique.
Me vient à l’esprit l’adage disant « Quand on veut tuer son chien on dit qu’il a la rage »
Ou je citerais, un intellectuel engagé, Noam CHOMSKY « Comment détruire un service public ? Commencez par baisser son financement. Il ne fonctionnera plus. Les gens s’énerveront. Ils voudront autre chose. C’est la technique pour privatiser un service public ! ».
Si j’étais médisante, je me dirais une opinion publique préparée depuis des mois avec : des incidents à répétition, notamment à Montparnasse, de plus en plus de retards, un pilonnage sur une dette exponentielle, etc…..
Ainsi, que la préparation des cheminots, avec : « l’entreprise est en danger, on ne peut éviter la concurrence, c’est Bruxelles et ses directives, etc…. ».
Rien de mieux, pour permettre à des « personnalités auto qualifiées » pour dire ici et là, que le gouvernement a déjà réussi à 75% sa réforme parce que la population en a ras le bol, que les syndicats ne sont pas unis, que la CGT cheminots n’est plus celle de 95, etc….
Le 1er ministre entend présenter en Conseil des ministres, le 14 mars, une loi d’habilitation pour réformer la SNCF par ordonnances, des rencontres avec les organisations syndicales ont démarré le 1er mars.
Autant dire que toutes ces tentatives d’instrumentalisation, n’entache pas la détermination de la CGT cheminots, avec les cheminots et les autres organisations syndicales qui le voudront à construire la riposte.
Vous l’avez noté, une première intersyndicale a eu lieu le 27 février et un communiqué unitaire CGT, UNSA, SUD Rail et CFDT en est sorti, indiquant qu’elles déposaient une démarche de concertation unitaire (alarme sociale), qu’elles se rendraient aux concertations organisées et que si le gouvernement devait choisir le passage en force, elles appelleraient les cheminots à agir par la grève. La question de la grève reconductible est posée.
Une prochaine intersyndicale est programmée le 15 mars pour décider des suites à donner au processus revendicatif unitaire."
Un appui clair aux partisans de la grève reconductible !
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