mercredi 8 juin 2016
Malgré le flou de la position de la direction de la fédération CGT, les AG de grévistes reconduisent massivement la grève. Le taux de grévistes chez les conducteurs et dans la maintenance restent très élevés : plus de 70% de grévistes dans les réseaux les mieux mobilisés. Afin d’éclairer l’enjeu, nous publions la déclaration du Syndicat CGT de Versailles :
Motion de l’assemblée générale des syndiqués CGT cheminots grévistes de Versailles, à l’attention de la direction de notre fédération, du 6 juin 2016
Chers camarades,
Nous sommes en grève nationale reconductible depuis mercredi premier juin.
Nous avons bien pu constater la fébrilité d’un gouvernement aux abois, effrayé par la perspective d’un mouvement de grève massif des cheminots susceptible de faire la jonction avec la grève de nombreux secteurs pour le retrait de la loi Travail et effrayé par le spectre de la paralysie du pays pendant l’Euro.
Cela a entrainé la levée du préavis de la CFDT-cheminots, allié résolu et de longue date du gouvernement sur le dossier la réforme ferroviaire, comme leur confédération l’est sur le dossier de la loi Travail, le ralliement de l’UNSA et l’accélération du calendrier des négociations afin d’arracher la signature d’un accord d’entreprise de recul social et d’une CCN au rabais d’ici mercredi.
L’accord d’entreprise qui nous est proposé comporte de nombreux reculs sociaux pour les cheminots, mais aussi un viol de la démocratie sociale à travers cet article 49, qui prévoit des reculs futurs locaux et fera coexister plusieurs régimes de travail différents dans l’entreprise, établissement par établissement, comme l’article 2 de la loi Travail fera coexister plusieurs Codes du travail entreprise par entreprise.
Par ailleurs, sans un décret-socle et une CCN de haut niveau, les cheminots seront, à très court terme, livrés à la jungle du dumping social !
Voilà pourquoi, l’AG des syndiqués CGT grévistes de Versailles demande que la Fédération utilise rapidement son droit d’opposition pour mettre en échec la signature d’un tel accord !
C’est une question de cohérence politique élémentaire, nous pensons que notre fédération doit dénoncer cet accord de recul social, portant en lui-même les conditions des régressions futures, et appeler les cheminots à continuer et à durcir le mouvement de grève pour un décret socle et un CCN de haut niveau, mais aussi pour le retrait sans conditions de la loi Travail !
Soyez assurés, chers camarades, que notre syndicat sera puissamment au rendez-vous de cette bataille !
Recevez, chers camarades, notre salut fraternel