mardi 19 juillet 2016
La direction confédérale persiste dans l’erreur. Elle n’a rien retenue des années passées à tenter de faire interdire des syndicats SUD !
Les fédérations CGT qui pensaient gagner en empêchant les créations de syndicats SUD n’ont donc pas tirer de bilan ! Non seulement le recours à la Justice bourgeoise n’a rien empêché, mais la CGT est durablement affaiblie par la fuite de militants révolutionnaires qui auraient du avoir toute leur place dans notre CGT.
Lors des premières grandes vagues d’exclusions des secteurs et militants combatifs de la CFDT, la CGT a raté l’occasion de réparer le mal fait par l’exclusion et l’acharnement à l’encontre des militants « gauchistes » dans ses rangs depuis la Libération puis crescendo avec la montée de radicalité des années 60/70.
Au moment où le 51° Congrès tire un trait sur l’alliance privilégiée avec la CFDT, et où l’unité dans les luttes contre la loi El Khomri nous oblige à travailler avec les syndicats Sud-Solidaires, la direction reste au milieu du gué. Car la conclusion de la séquence des luttes du printemps c’est que la CGT devrait lancer un appel vers les syndicats SUD dans la perspective du regroupement des syndicalistes combatifs. Cet appel pourrait d’ailleurs viser aussi quelques secteurs FO.
Après avoir contesté en vain la légitimité du syndicat indépendantiste breton (SLB) en 2013, la CGT s’associe à la CFDT et la CFTC pour demander l’interdiction du STC, le syndicat indépendantiste Corse, alors même que ce syndicat est devenu la première force sur l’Ile ! Et la CGT attaque également le syndicat indépendantiste du Pays Basque, le LAB, qui finissait troisième des dernières prud’homales et second des dernières TPE...
Nous ne sommes pas obligés de partager toutes les valeurs de ces syndicats qui lient la lutte pour l’émancipation sociale et nationale. Mais tenter de les empêcher de participer aux élections, dans les entreprises comme dans les territoires est une bêtise qui entravera les possibilités de combat unitaire. L’irruption des militants de LAB empêchant la tenue des journées d’été de la fédération locale du PS avait pourtant été largement plébiscitée par les militants CGT sur Facebook !!!
Plus grave encore est la nature des arguments choisis par les avocats de la CGT : Revendiquer un droit à l’indépendance serait anti-républicain ? Tout comme poursuivre des « objectifs politiques » ? Ou pis encore quand LAB ne devrait pas pouvoir participer aux élections du fait qu’il s’était opposé aux nouvelles grandes régions ? Ou parce qu’il dénoncé l’emprisonnement de son ex-secrétaire général ?
Comment ne pas comprendre que la jurisprudence qui se construirait sur de telles assertions se retournerait un jour où l’autre contre le syndicalisme de classe tout entier ? Car mettre à bas le capitalisme ce n’est pas très « républicain », ni très « apolitique » !
Si on ajoute que le STC et LAB sont membres de la Plateforme des Syndicats des Nations sans Etats comme l’USTKE de Kanaky, l’UGTG de Guadeloupe, l’UGTM de Martinique, on mesure et le ridicule et le risque d’isolement de la CGT dans cette démarche aux relents autoritaires, nationalistes et électoralistes...
Pour en savoir plus sur la Plateforme : http://www.psnse.com/index.php