samedi 13 février 2016
Les lois anti-sociales et anti-syndicales ont été renforcé ces dernières années pour tenter d’endiguer le mouvement de résistance populaire face à l’austérité. 8 ans de prison (!) pour participation à un piquet de grève : ce nouveau record européen nous rapproche des records mondiaux !!! Avec 8 petits mois pour les Goodyear, la France est encore à la traîne... Encore un de ces « tabous » qui bloquent la modernisation de notre pays !
09.02.2016
On estime à 5.000 les personnes ont marché pendant trois heures aujourd’hui à Madrid en bravant le vent et la pluie pour protester contre le procès intenté à huit syndicalistes qui font face à un total de 66 ans en prison pour avoir fait grève.
Les huit travailleurs, qui appartiennent aux affiliés de IndustriALL Global Union, CC.OO de Industria et MCA-UGT, sont accusés d’avoir rejoint un piquet de grève à l’entrée d’Airbus à Getafe, dans la banlieue de Madrid, dans le cadre d’une grève générale le 29 septembre 2010.
Alors que le procès commençait aujourd’hui, IndustriALL a rejoint les syndicats espagnols, avec IndustriALL Europe et des membres des syndicats d’Airbus unions en Belgique et en France, dans une marche animée jusqu’aux tribunaux de Getafe pour soutenir « Airbus 8 ».
Il s’agit du début d’une série de manifestations prévues pour les quatre jours du procès qui doit se terminer vendredi.
La sévérité de la sanction demandée par le procureur, qui est de huit ans et trois mois de prison pour chaque travailleur, est jugée tout autant comme une attaque des autorités espagnoles sur les syndicats et le droit de grève.
Les huit syndicalistes, Tomás García, Enrique Gil, Rodolfo Malo, José Alcazar, Raúl Fernández, Armando Barco, Jerónimo Martín et Edgar Martín, sont tous inculpés selon l’article 315.3 du code pénal espagnol, qui prévoit une peine de prison pour participation à un piquet syndical de grève.
Plus de 300 syndicalistes font face actuellement à des peines de prison en Espagne en vertu de la même loi, qui n’avait servi jusque-là que du temps de la dictature du général Franco.
Le secrétaire général de IndustriALL, Jyrki Raina, a déclaré :
« Il est incroyable que l’Espagne puisse avoir recours à une législation obsolète et oppressive pour emprisonner des travailleurs qui ne font qu’exercer leur droit de grève fondamental. Les tentatives des autorités espagnoles pour réduire au silence les syndicats et intimider les travailleurs et travailleuses sont un triste retour en arrière pour la démocratie. »
Les huit accusés ont été rejoints par plusieurs centaines de travailleurs et travailleuses devant Airbus qui protestaient contre les mesures anti-austérité et les changements apportés au code du travail dans le cadre de la grève générale en Espagne. La protestation pacifique a pris fin dans la panique quand les forces de police anti-émeute ont tiré des coups de feu en l’air provoquant la fuite des gens pour se mettre à l’abri et que plusieurs personnes ont été blessées dans la cohue. Les huit hommes nient fermement les accusations portées contre eux « d’action violente » et « d’attaque au droit de travailler ».
La marche organisée aujourd’hui était conduite par le secrétaire général de la confédération espagnole CCOO, Ignacio Fernández Toxo, et par le secrétaire général de la confédération UGT, Cándido Mendez. La manifestation a coïncidé avec une puissante campagne des médias sociaux sur le thème « Faire grève n’est pas un crime » (#LaHuelgaNoEsDelita) et « Ils ne sont pas 8, nous sommes des milliers » (No son 8, somos miles).