lundi 23 mars 2020
Dans une note aux organisations, la direction confédérale s’explique à propos de sa signature d’un « relevé de discussion » abusivement présentée par la CFDT comme une « déclaration commune » ainsi que nous le disions immédiatement.
(Lire : http://www.communisteslibertairescg...)
Mais la direction confédérale ne convainc guère de la nécessité de signer quoi que ce soit dans le contexte avec les syndicats et les patrons qui souhaitent maintenir un maximum de salariés au travail quel que soit le prix humain à payer et qui se préparent à nous asséner une nouvelle agression contre le Code du Travail au nom de « la crise ».
Pourquoi signer un « relevé de discussion » qui ne reprend aucune de nos priorités affichées : arrêt de toutes les activités non-essentielles et défense intransigeante du droit de retrait si les mesures de sécurité sont insuffisantes ?
Demander le retrait de la signature était donc parfaitement légitime. Et menacer ceux qui l’ont fait n’est guère conforme au fédéralisme et au débat démocratique, quelques puissent être les « excès » de certaines formulations.
Extraits de la note aux organisations CGT :
Nous sommes conscients que le confinement ne permet pas une activité « normale » de nos organisations. Il y a des problèmes de liaison entre dirigeants, et dans une grande majorité des cas, ce sont aux mieux les bureaux des organisations qui décident et qui agissent. Les liens avec les élus et les délégués syndicaux sont difficiles. Le virus n’épargne évidemment pas les militants et syndiqués de la CGT. Plusieurs dirigeants sont affectés y compris à la direction confédérale ou parmi des conseillers de la CGT. Nous avons connaissance du décès d’un camarade de la sécurité et nous adressons nos condoléances à la fédération du commerce et services ainsi qu’à sa famille.
Pour autant, de nombreuses initiatives sont prises, les échanges et discussions avec les entreprises ou les branches existent. Des accords sont même trouvés pour faire cesser ou réduire des activités comme dans le bâtiment et les travaux publics hier. Des initiatives de solidarité sont prises par des organisations ou des CSE en termes de fournitures, de protections ou d’hébergement de personnels soignants. Elles sont à populariser.
Nous vivons aussi le paradoxe d’entreprises qui sont menacées de fermeture ou sont
fermées, hors contexte de la crise sanitaire, et dont les syndicats CGT demandent le
maintien ou la reprise de la production car celle-ci serait un atout majeur dans les besoins sanitaires actuels pour combattre la pandémie. C’est le cas de LUXFER dans la métallurgie ou FARMA LYON dans la pharmacie.
C’est dans ce cadre que s’est tenue une réunion entre les 5 confédérations syndicales et les 3 organisations patronales. Elle a fait l’objet d’un relevé de réunion qui n’a aucun caractère contraignant ou contractuel dont vous avez eu connaissance. Elle se résume en 5 points :
▪ Liberté de comportement de chaque organisation.
▪ Responsabilité du gouvernement et des entreprises de protection de santé et de
sécurité des salariés devant travailler.
▪ Salut de l’engagement des agents des services publics et des salariés
particulièrement indispensables.
▪ Rôle majeur de notre système de protection sociale, garant de la solidarité entre
tous.
▪ L’affirmation du rôle essentiel du dialogue social et de la négociation collective.
Quelques organisations de la CGT et des membres de la CEC ont envoyé un texte au CCN. Si ce genre d’initiatives n’est malheureusement pas nouveau à la CGT, il prend cette fois un caractère particulier puisque largement diffusé sur les réseaux sociaux avec des insultes graves comme « complicité de drames humains », voire des menaces vis-à-vis de dirigeants confédéraux.
Chacune et chacun pourra se faire son opinion et le temps des explications internes
viendra.
Note aux organisations Montreuil, le 23 mars 2020