mardi 26 novembre 2019
Nous publions un bilan détaillé établi par un délégué présent au récent congrès de l’UD 69 :
Sur le Bilan d’activité
Le nombre de syndiquéEs reste stable depuis 3 ans (un peu plus de 20000), avec des dynamiques contrastées selon les fédérations. Comme dans toutes les structures CGT un nombre encore trop important de syndiquéEs est isolé, rattaché directement à une Union locale ou une union syndicale (particulièrement dans le commerce), donc sans vie syndicale.
Certains syndicats sont forts et très dynamiques (Vinatier dans la santé, secteur cheminot, énergie, syndicats de la chimie), avec une prédominance des syndicats d’entreprise mais avec aussi l’existences de syndicats locaux d’industrie (Syndicat lyonnais de l’énergie). Certaines fédérations connaissent un recul (FAPT, Agroalimentaire, Livre, Métaux), d’autres progressent (FERC, services publics, organismes sociaux, santé ).
L’exécutif sortant a un bilan d’activité considéré comme relativement positif par les syndicats : animation de la vie syndicale, AG des syndiquéEs à chaque moment clé, gestion relativement intelligente des manifestations. Celui-ci a été adopté à une très large majorité 97,25 %.
Le débat sur le rapport d’activité a soulevé la nécessité d’éviter de perdre trop de temps dans les réunions institutionnelles (une réflexion déjà engagée au dernier congrès) et de retourner auprès des salariés. Il s’est mélangé avec le débat autour du 5 décembre, de nombreuses interventions témoignant d’une certaine dynamique dans leur secteur autour de cette date. Mais également de difficultés parfois faute de collectif syndicaux forts et de la répression patronale.
Concernant les résolutions et leurs amendements : 4 résolutions étaient proposées au vote. Le nombre d’amendements proposés était très faibles (62) et le nombre de syndicats ayant proposé des amendements (6) très restreint.
La résolution 1, intitulée « Urgence Environnementale, Urgence Sociale : Même coupable, même combat ! » traitait des enjeux politiques de la période. Elle a permis de poser la question de la gratuité des transports malgré l’opposition d’une partie du syndicat des traminots lyonnais (lié, sans doute, à la défense corpo des controleurs). Les débats ont permis l’intégration d’un amendement sur la casse du service public d’éducation, ainsi qu’un amendement sur l’objectif d’organisation des travailleurs ubérisés (un syndicat Cgt organisant les livreurs est en projet, son périmètre restant à définir), l’abandon de la référence à une « relance de l’économie » comme objectif, remplacé par « une plus juste répartition des richesses », et la nécessité de la lutte contre les coupures d’énergie et l’accès au logement. La résolution a été adoptée à la quasi unanimité.
La résolution 2, intitulée « La CGT, un outil au service du collectif », traitait de la démarche syndicale CGT, et des rapports entre l’UD Cgt et le milieu associatif et politique.
Les débats ont fait ressortir la nécessité de promouvoir les associations liées à la CGT (indecosa, LSR, avenir social) et réaffirmé la référence à la « double besogne », avec la réaffirmation de l’objectif de l’expropriation capitaliste.
Un amendement réaffirmant à la fois l’indépendance syndicale et le fait que « rien n’est étranger au syndicalisme » a été intégré. Un amendement sur le lien avec les gilets jaunes, porté par le syndicat de l’inspection du travail, a été rejeté parce qu’il n’évoquaitait pas l’hétérogénéité du mouvement, les congressistes et la commission d’amendement convenant cependant que la stratégie de prise de contact aurait pu être différente.
Les échanges ont également permis d’ouvrir le débat sur la structuration, suite à la lecture en séance et en commission d’un amendement sur le syndicat local d’industrie. Celui-ci n’a pas été maintenu, le débat n’étant pas abouti, mais toute référence positive au « syndicat d’entreprise » a été retiré du document suite à intégration d’un autre amendement porté par le même syndicat. Malgré des résistances, la question est donc maintenant pleinement ouverte.
Résolution adoptée à à la quasi unanimité.
La résolution 3, intitulée « CGT à l’offensive », traitait du droit des femmes, du droit des LGBT, des libertés syndicales, de la DLAJ, de la lutte contre l’extrême droite, de l’international et de la précarité.
Les échanges ont été riches avec l’intervention du collectif féministe de l’UD « tous des lyonnes », autour de la manifestation du 23 novembre. A été intégré un appel explicite à construire la grève le 8 mars suite à un amendement en ce sens. La question de la participation des femmes aux responsabilités syndicales, de la lutte contre les violences conjugales, le harcèlement sexuel et les inégalités de salaires ont été au coeur des débats. La lutte contre l’extrême droite a été abordé avec l’intervention des délégations allemandes (DGB Frankfort), italiennes (CGIL Milan) et ibérique (CCOO Barcleone) invitées. En ressort l’idée de construire une journée syndicale antifasciste à l’échelle européenne. Un amendement dénonçant l’acharnement médiatique et politique contre les musulmans a été intégré. Concernant les libertés syndicales, l’intervention du délégué de Bayer Villefranche, victime d’un licenciement retoqué par l’inspection du travail mais confirmé par Pénicaud, a été un temps particulièrement fort des débats. Concernant l’international, un amendement réaffirmant la nécessité de lutter contre l’impérialisme français et la françafrique a été intégré, et une motion de soutien aux peuples latinos américains en lutte a été adoptée. Les débats autour d’une rédaction initiale présentant Cuba, le Nicaragua ou le Vénezuela comme des régimes « révolutionnaires », ont aboutit au retrait de cette caractérisation dans la version finale adoptée par le congrès.
Concernant les précaires et privé d’emploi, une motion de soutient à la CGT PEP dont des militants ont été convoqués au commissariat suite à une occupation de pôle emploi a été adoptée. Résolution adoptée à 97.74 %.
La résolution 4, intitulée « Des Syndicats qui font vivre la CGT » traitait de la vie syndicale. Cela a été l’occasion d’approfondir le débat sur la structuration et l’acceuil des isolés avec notamment intégration d’un amendement réaffirmant l’objectif de « pas un syndiquéEs sans syndicat », donc du rattachement des isolés à un syndicat existant et de la création de syndicat local de branche pour les organiser le cas échéant. Un amendement a également réaffirmé le fait que le développement de la grève primait, puisque celle-ci constituait le coeur du rapport de force, rompant ainsi avec l’idée de la manifestation comme lieu central du rapport de force. Cette réaffirmation de la nécessité de la grève a été porté par plusieurs syndicats. Le débat a aussi tourné autour des moyens de développer la syndicalisation, sur la nécessité de renforcer l’accueil et la formation des syndiquéEs, et de renouer avec un syndicalisme de terrain, fondé sur le collectif et pas seulement l’accompagnement individuel. La nécessité de renforcer les UL et notamment de rompre avec le tout juridique a été notamment évoqué.
Résolution adoptée à 97.23 %.
Bref un congrès sérieux et utile avec un respect des différences d’opinions qui devrait être la règle dans toutes les UD !