Communistes libertaires de la CGT

UGFF : Coordonner oui, caporaliser non !

mardi 18 octobre 2016

Les débats pour améliorer les fonctionnements et adapter l’outil syndical aux bouleversements provoqués par les destructions/restructurations dans les services de l’Etat ne sont pas nouveaux. Une première réforme proposée à la hache avait été refusée largement. Avec le prochain congrès de l’UGFF, les débats reprennent de l’actualité. Opposées aux projets initiés les six fédérations exigent un rendez-vous avec la direction confédérale. Nous publions ici quelques réflexions et la résolution de la CGT-Inra qui illustre bien les problèmes :

Nous avions publié en 2013 une contribution sur l’évolution de l’UGFF-CGT et sa possible transformation en « méga-fédération ».
Rappelons qu’aujourd’hui, un certain nombre de syndicats sont directement rattachés à l’UGFF, qui leur sert de fédération, alors qu’elle devrait, de part ses statuts, être uniquement un outil transverse aux différentes fédérations. C’est ainsi en tant que fédération que l’UGFF siège au CCN aujourd’hui. D’autre part, l’UGFF n’a aucune existence dans les statuts confédéraux, contrairement à d’autres organisations transverses comme l’Ugict ou l’Ufr. Cette situation bâtarde, anti-statutaire, n’est pas satisfaisante et doit évoluer. C’est le sens de la réflexion menée depuis plus année par l’UGFF sur « l’évolution de l’outil ».
Cette problématique connait aujourd’hui un nouveau rebondissement. L’UGFF-CGT est en effet en train de discuter de projet de statuts qui la transformerait en Union fédérale des syndicats de l’Etat. Ces statuts entérineraient le fonctionnement actuel : « L’UFSE assure le rôle de Fédération, tel que prévu par les articles 10 et 11 de la CGT, pour les organisations qui le décident". Il y aura donc officiellement (et non plus seulement officieusement comme aujourd’hui) un possible chevauchement des champs de syndicalisation sur l’ensemble de la Fonction publique d’Etat entre les fédérations et l’UGFF transformée. Et à terme la disparition pure et simple des fédérations professionnelles est programmée !
Par ailleurs, l’UGFF transformée s’attribuerait « la représentation des syndicats de la CGT pour les questions touchant à l’ensemble des agents de l’Etat », là où aujourd’hui elle est contrainte de composer avec l’ensemble des fédérations.
On peut imaginer la situation conflictuelle que cela créerait en interne : la course de la vitesse sera engagée entre l’UGFF transformée afin de ramener des syndicats de leurs fédérations vers elle, afin de légitimer ses prérogatives et champ d’intervention.
Les six fédérations organisant des fonctionnaires de l’Etat ont en conséquence réagi en envoyant un courrier commun à P. Martinez pour demander une réunion afin de définir l’action de la CGT dans la Fonction publique.
La situation actuelle n’est pas satisfaisante. Pour autant, l’option retenue par l’UGFF revient de fait à un passage en force, ou plus exactement à se donner les moyens d’une lutte interne, et ne résoudra sûrement pas le problème de l’unité de la CGT dans la Fonction publique d’Etat.
Ce débat est d’autant plus compliqué que, dans la période il ne passionne pas les syndiqués. En effet, combien de fédérations sont vivantes auprès des syndiqués, avec au moins des collectifs départementaux ayant une réelle activité ? La critique vaut également pour l’UGFF. Ces différentes organisations n’ont souvent d’existence auprès des syndiqués qu’à travers leur presse. Dans certains cas, les syndiqués peuvent recevoir Fonction publique (UGFF), Options (Ugict), Ensemble (confédé), la presse de leur syndicat ou union syndicale, et la presse de leur fédération… alors même que, dans la période, il faut des informations synthétiques et des militant-e-s pour reconstruire un syndicalisme au plus près des salarié-e-s, capables de prendre en compte l’histoire et les réalités des métiers et des acquis.
Une fois fait ce constat, on ne peut que souhaiter une simplification, mais pas sous la forme d’une méga-fédération encore plus éloignée des syndiqué-e-s.

Congrès CGT-INRA : PROJET DE RESOLUTION UGFF
Au vu des débats actuels sur la structuration syndicale dans la Fonction Publique de l’Etat et des propositions faites actuellement par la direction de l’UGFF, le congrès de la CGT-INRA réaffirme la nécessité de disposer à la fois d’une organisation coordonnant l’action pour défendre l’ensemble des fonctionnaires d’Etat et leurs revendications communes face à l’Etat-patron (Statut général des Fonctionnaires, salaires, retraites, etc… ) et de fédérations, correspondant entre autres aux statuts particuliers, et aptes à défendre les salariés et leurs missions face aux Ministères et employeurs concernés.

Notre précédent congrès CGT-INRA s’était prononcé contre la transformation alors envisagée de l’UGFF en fédération des missions publiques et la liquidation conséquente des fédérations CGT existantes dans la fonction publique de l’Etat, dont notre Fédération FERC. Nous nous félicitons que cette orientation ait été mise en échec lors du congrès UGFF de 2013 et que la partie concernant la transformation de l’UGFF ait alors été retirée.
Un congrès extraordinaire de l’UGFF est convoqué pour Mars 2017 de nouveau sur cette question de l’outil syndical. Même si cette obsession commence à lasser militants et directions en mobilisant de l’énergie syndicale qui pourrait être utilement utilisée dans la mobilisation contre les mauvais coups gouvernementaux, la syndicalisation et la préparation des élections professionnelles de 2018, la CGT-INRA y ré- affirmera que la structuration nécessaire au niveau Fonction Publique de l’Etat ne doit pas être en opposition, directe ou indirecte, à l’existence des fédérations actuelles. Le principe du fédéralisme implique qu’il n’y ait pas d’hégémonie d’une structure sur une autre dans la CGT. C’est aussi valable pour la représentation au niveau des organisations internationales. La CGT-INRA estime au contraire nécessaire de renforcer les collaborations entre l’UGFF et les Fédérations déjà existantes dans le champ de l’Etat (FERC, Finances, Travailleurs de l’Etat, Equipement, Police, FAPT).
Personne ne conteste que les statuts actuels de l’UGFF, datant de plus de 40 ans, ne correspondent en rien à la réalité. Que l’UGFF évolue donc vers une représentation statutaire des organisations qui lui sont actuellement directement affiliées ne nous pose pas de problèmes. C’est ce qu’elle assure de fait aujourd’hui.
Mais la CGT-INRA ne saurait accepter une évolution qui aboutirait à ouvrir des processus de dislocation des fédérations existantes, en ouvrant la possibilité pour chaque organisation syndicale actuellement fédérée de choisir son affiliation entre UGFF (ou la structure censée la remplacer) et Fédération. Cela ne ferait qu’atomiser et affaiblir le mouvement syndical CGT tant face à l’Etat-patron que face à ses différents ministères. Avancer à toutes forces, sans prendre en compte ces éléments que nous savons être partagés par un certain nombre de composantes, ne pourrait aboutir qu’à reproduire les clivages du précédent congrès de l’UGFF.
67 Pour, Unanimité du Congrès
Lyon, le 13 Octobre 2016

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