vendredi 8 avril 2022
La Commission exécutive confédérale (CEC) du 5 avril dernier a validé le matériel de campagne pour les 32 heures qui sera présenté au CCN de mai. Dommage que le travail n’ait pas pu aboutir plus tôt, cela aurait permis à la CGT de peser positivement durant ces longs mois durant lesquels la tambouille électoraliste a pris tant de place dans le quotidien de trop de militants syndicaux...
La CEC annonce cependant un matériel de campagne ambitieux, prenant le temps de contrer un à un les arguments habituels contre la réduction du temps de travail. Tant mieux. On attends avec impatience le jugement sur les 35h du gouvernement Jospin/Gayssot, tant la loi Aubry fut l’occasion d’une destruction profonde du droit du travail imposant annualisation et flexibilité du temps de travail en échange du passage de 39 à 35h. A l’époque nous n’étions pas nombreux à nous y opposer... Un « donnant-donnant » tellement avantageux que les patrons ne l’ont finalement jamais vraiment remis en cause malgré les cris d’orfraies et les promesses de la droite.
Reste un volet de la campagne qui nous questionne : les 32h seraient « finançables » et la CGT se fait fort de le démontrer. Comment en régime capitaliste serait-il possible de travailler moins et de gagner plus ? Une seule explication : en prenant un peu sur les profits. Mais alors la réduction du temps de travail ne serait plus une revendication phare destinée à faire tomber le capitalisme ? Juste une mesure parfaitement absorbable, soutenable dans le cadre de la société d’exploitation des salariés ? Une revendication purement réformiste donc ?
Nous sommes bien sûrs preneurs de toute bataille pour des réformes positives qui nous rapprochent de l’effondrement du capitalisme. Mais c’est alors qu’il faut en conclure que 32h c’est bien timoré si c’est « finançable ». En avant vers les 25 heures ?