lundi 1er novembre 2021
Pendant que la grève des sans-papiers se poursuit à Paris, l’union départementale et les cheminots des Pyrénées-Orientales interpellent le préfet sur l’accueil des migrants :
Monsieur le Préfet,
Nous avons été alertés par les cheminots du site de Cerbère sur la situation migratoire alarmante à la frontière.
En effet, depuis quelques mois, le flux de migrants à la frontière est en nette augmentation et les habitants voient régulièrement des groupes de 10, 20, parfois 40 personnes arriver par la mer, la route et les voies ferrées.
Lors de notre dernière rencontre, nous vous avons déjà alerté sur la situation.
Vous n’ignorez pas que les migrants sont des hommes, des femmes, des familles, parfois des mineurs isolés, en situation de détresse, qui quittent leurs pays pour survivre, que ce soit pour des raisons politiques, climatiques, humanitaires ou économiques.
Ces personnes veulent simplement vivre et travailler dans des conditions ne mettant pas en péril leur vie, leur santé, cherchant une terre d’accueil en France comme ailleurs en Europe.
La CGT s’est toujours battue pour que toute personne se trouvant en danger puisse être accueillie dignement, que ce soit en matière d’hébergement, de prise en charge administrative pour l’accès à un droit au séjour ou à l’asile.
De plus, la CGT demande la reconnaissance du travail et la régularisation administrative des travailleurs sans papiers, surexploités parce que sans droit.
En ce sens, la CGT s’est clairement exprimée pour que tous les travailleurs et travailleuses aient les mêmes droits dans les entreprises et que le droit du travail soit appliqué de façon identique pour tous les travailleurs.
Les travailleurs sans papiers travaillent et vivent en France, et doivent donc être sortis de l’irrégularité de leur travail non déclaré par leurs employeurs.
Lors de notre visite sur le site de Cerbère, nous avons été choqués par la mise en place de barbelés aux abords du tunnel ferroviaire des Balitres, empêchant les personnes voulant entrer en France par cette voie de regagner la route en contre bas.
Avec de telles contraintes indignes, les migrants sont dans l’obligation de poursuivre leur cheminement sur les voies ferrées avec le risque ferroviaire que cela implique.
Vous n’êtes pas sans savoir que cet été, 2 accidents de personnes impliquant des migrants ont eu lieu dans les emprises ferroviaires, et que de nombreux autres ont été évités de justesse.
La mise en danger de la vie d’êtres humains lors du passage de la frontière franco-espagnole est inacceptable, elle n’est pas digne d’un pays démocratique et ne respecte pas les normes internationales, notamment les principes et directives recommandés sur les droits de l’homme aux frontières internationales du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme.
La CGT s’indigne que de telles mesures soient mises en œuvre par l’Entreprise Publique SNCF, propriété de l’Etat. La délégation CGT cheminots est intervenue en Instance auprès de la Direction de la SNCF pour demander le retrait de ces barbelés.
Face à cette situation intolérable, nous vous demandons d’intervenir auprès des services de la SNCF et de recevoir une délégation CGT et d’associations humanitaires, afin d’aborder plus largement l’accueil des migrants et la situation des travailleurs sans papiers sur notre département.
Dans l’attente d’une réelle avancée positive, veuillez agréer, Monsieur le Préfet, nos salutations républicaines.
Le Secrétaire Général de l’UD CGT66