C’est donc vers 9h 00 que la CEC et le CCN accouchent d’un bureau et des deux premiers responsables, après une nuit blanche d’une rare violence (allant jusqu’à un coup de boule sanctionné par l’exclusion immédiate de la CEC).
Pour faire patienter les délégués, et permettre à la nouvelle secrétaire générale d’écrire rapidement les mots de conclusion de ce congrès totalement inédit depuis la scission de 1947, (...)
Borne : allées, venues et déconvenues à Matignon
mardi 4 avril 2023
La question d’aller ou pas ce mercredi 5 avril rencontrer le pouvoir, comme le patron en plein coeur d’un conflit, est une question tactique compliquée. Sans aucun doute il aurait été préférable que l’intersyndicale, à la tête d’un rapport de force qui peine à s’élargir, ne propose ni médiation, ni pause, mais s’engage plus clairement en faveur d’un mouvement de grève reconductible au lieu d’aller à Matignon, pour « prouver que le gouvernement et pas les syndicats » porte la responsabilité de la crise.
L’originalité de la séquence unitaire, soulignons-le, étant que les confédérations plus combatives n’étaient en rien empêchées d’appeler à la grève générale par le cadre de l’intersyndicale. 2023 n’est pas 2010 et personne ne pourra dire que la CGT de Martinez avait le pied sur le frein en 2023 quand la CGT de Thibault s’accrochait à la poignée d’urgence en 2010, refusant toute initiative qui aurait bousculé le calendrier d’une journée d’action chaque mois en 2010. En 2023 clairement les salariés ont majoritairement choisis de ne pas se lancer dans la grève reconductible, les AG désertées en étant l’indice évident.
Sans surprise la CFDT, dont la présence dans l’intersyndicale était un atout majeur pour lancer le mouvement, commence à faiblir face à la fermeté affichée par Macron et son gouvernement. Pour maintenir l’intersyndicale et peser sur la CFDT pour qu’elle n’entre pas « en médiation », il ne restait qu’un choix : aller avec elle rencontrer Borne, faire une déclaration intersyndicale sans concession sur le refus des 64 ans et partir en claquant la porte de Matignon, sans oublier d’entraîner dehors Laurent Berger...
A la veille d’une nouvelle journée d’action, l’attitude de la CFDT aura de grandes conséquences sur le succès de la journée. Nous sommes à une nouvelle charnière de la lutte : soit les grèves et les blocages reprennent de la vigueur, soit la lassitude va éteindre tout doucement la mobilisation sociale. Il ne manque pas grand chose au rapport de force pour faire chuter la loi, c’est maintenant !
Débats du 53° congrès
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