Communistes libertaires de la CGT

Frexit et Fachos : amalgames et confusions

lundi 26 mars 2018

La Confédération a réagit très fortement, et très justement, contre la tentative des fachos de tous poils d’intégrer nos manifestations ouvrières. Elle réagit aussi vigoureusement contre l’attaque des étudiants grévistes à Montpellier par des fachos. Asselineau et son UPR doivent être écartés de nos manifs comme le FN et les autres.

Des camarades du Nord contestent cette position et soutiennent que la question du Frexit est centrale aujourdh’ui. Notre point de vue sur ce débat :

Il est vrai que la direction confédérale qui refusait de prendre position avait dû corriger le tir concernant le réferendum sur le Traité Constitutionnel Européen après une bronca à tous les étages en interne. Il est faux en revanche de prétendre que la campagne contre le TCE était une campagne pour la sortie de l’Europe. La campagne refusait cette Europe là, libérale et capitaliste, point.

Nous pouvons facilement prévoir qu’un profond mouvement social qui porterait une alternative « socialiste » en France déclencherait la riposte des dirigeants des pays voisins. De ce point de vue, toute politique réellement alternative au capitalisme, se heurtera de toute évidence aux règles de l’Europe actuelle. De toute évidence le peuple au pouvoir prendra ses propres décisions qui seront à l’opposé des règles et lois européennes actuelles.

Mais l’attitude de révolutionnaires, internationalistes par nature, ne saurait être le repli dans les frontières nationales. Bien au contraire le mouvement populaire en France devra rechercher non pas la rupture mais l’union avec les forces ouvrières en Europe. Dans une dynamique révolutionnaire, bien sûr que nous romprons avec la construction européenne capitaliste mais pour étendre le mouvement aux autres pays, pas pour nous replier derrière le ligne bleue des Vosges !

En ce sens le « Frexit » marquerait l’échec à élargir la révolution au delà de nos frontières. Si le Frexit est probable dans le cadre de la lutte des classes intensifiée, il n’est donc pas un objectif en soi, seulement le résultat d’un rapport de force inégal entre une France en révolution et une Europe où les travailleurs resteraient passifs.

Poser le Frexit comme objectif en soi, voir comme objectif central comme le font des camarades dans la CGT c’est, en dépit des dénégations, reprendre un discours nationaliste qui appartient au lexique de l’extrême-droite et pas au lexique des internationalistes. C’est donner de l’eau au moulin des fachos. Donner du crédit à leurs discours. Bien sûr il ne s’agit pas de dénoncer ces camarades comme étant fachos. Mais jouer avec le discours des fachos est extrêmement dangereux...

Dans le cadre de la mondialisation capitaliste, plus que jamais, les révolutionnaires doivent avoir une vision sans frontière de la lutte des classes et de la révolution. Produire et consommer local c’est une nécessité sociale et écologique pour vivre autrement. Mais cela implique de nouvelles solidarités internationales et pas un repli chauvin.

Voici déjà la déclaration de la confédération :

L’extrême droite n’a pas sa place ni dans les cortèges syndicaux
Ni nulle part ailleurs !
mercredi 21 mars 2018
L’exigence de justice sociale qui s’exprime partout en France, face à la multiplication des attaques du gouvernement aux ordres du patronat, appelle à la mobilisation massive des salariés, des agents de la fonction publique et des services publics, des retraités, des privés d’emploi et de la jeunesse.
C’est dans ce contexte que du « Front National » aux « Patriotes », en passant par différents mouvements favorables au « Frexit », des organisations identitaires, xénophobes et racistes se travestissent en pseudo-alliés et soutiens des travailleurs en lutte.
Leurs ambitions politiques sont en totale opposition avec nos valeurs, notre aspiration de transformation sociale, nos combats syndicaux pour une société plus juste, plus solidaire, accueillante et fraternelle.
Toutes ces organisations ne font que diviser. Elles instrumentalisent la colère sociale à des fins populistes. La « priorité nationale » est contraire à nos valeurs, comme aux valeurs républicaines.
Régulièrement et particulièrement dans la période, les responsables politiques de cette mouvance attaquent les militants syndicaux, particulièrement ceux de la CGT et pas uniquement dans les communes où l’extrême droite est majoritaire.
L’extrême droite, sous toutes ses formes, n’a pas sa place dans les cortèges syndicaux ! Elle est l’amie des puissants et l’ennemi de ceux qui se battent pour la justice sociale !
La CGT, avec ses organisations, ne tolèrera aucune provocation, aucune utilisation abusive des médias ou réseaux sociaux pour venir soutenir la stratégie d’imposture sociale de l’extrême droite.
Montreuil, le 21 mars 2018

Voici maintenant la déclaration d’un militant du Nord :

LE BUREAU CONFEDERAL CGT DOIT RESPECTER LE VOTE DE LA CGT ET DU PEUPLE
CONTRE LE TRAITE CONSTITUTIONNEL EUROPEEN

Sous le titre juste « l’extrême droite n’a pas sa place ni dans les cortèges syndicaux, ni nulle part ailleurs », le communiqué confédéral CGT du 21 mars 2018 fait un amalgame scandaleux entre d’une part « différents mouvements favorables au ’frexit’ » et d’autre part le « front national »/« les patriotes »/les « organisations identitaires, xénophobes et racistes (qui) se travestissent en pseudo-alliés et soutiens des travailleurs en lutte ». C’EST HONTEUX ET INACCEPTABLE.
Est-ce ici l’occasion de revanche du Bureau Confédéral contre le vote pour le « frexit » au TCE du CCN de la CGT en 2005 ? Est-ce un gage de soumission de plus à cette antenne institutionnelle de la Commission Européenne et de la Table Ronde des Industriels Européens qu’est la CES ?
Sur quelle décision démocratique de la CGT se fonde cet amalgame entre fascisme pro-européen réel « des front national/patriotes/identitaires » et véritable position progressiste, révolutionnaire de classe pour la sortie de l’euro/UE/OTAN, position défendue par bon nombre de syndicalistes de classe au sein de la CGT ?
Le Bureau confédéral ose-t-il ranger parmi les fascistes le CCN qui a voté le « frexit » au TCE en 2005 ?
Qu’est ce donc ce soutien non assumé, donc hypocrite, à la construction du bloc impérialiste européen qui saccage par la guerre derrière l’impérialisme US des pays entiers (Irak, Libye, Syrie, etc), voire le continent Africain (opération Barkhane sur tout le long du Sahara/Sahel), s’aligne systématiquement sur les crimes sans fin et sans nom du sionisme colonialiste israélien et détruit par les décisions de la commission européenne, caisse de résonnance des grandes Multinationales capitalistes européennes, tous nos conquis sociaux et démocratiques dans les différents pays européens ?
Depuis quand fait-on passer subrepticement à la CGT des positions non débattues par les instances démocratiques ?
Est-ce là un alignement, non dit et non assumé, sur cette officine eurocratique appelée « confrontation » à laquelle certains dirigeants et ex-dirigeants jamais trop éloignés du Bureau Confédéral adhèrent pour faire « partager » au syndicalisme français l’horreur chauvine, raciste du projet fédéral européen comme moyen politique de construire un bloc impérialiste européen à la fois allié et concurrent des prédateurs US contre les peuples ?
Cela ne rappelle-t-il pas la sauvage domination criminelle du capitalisme, né en Europe, et exporté dans le monde à coups de génocide des Amérindiens, de traite des esclaves noirs et de colonialisme ?
Ne voit-on pas ce que coûte aux travailleurs et aux peuples en Europe la dite construction de l’impérialisme européen : la faillite imposée à la Grèce, les politiques et lois anti-sociales des gouvernements de droite et de gauche qui se sont succédé depuis 1981, la montée électorale des fascistes, etc ?
IL FAUT QUE CESSE CET AMALGAME INFAMANT ENTRE LES FASCISTES ET LES DÉFENSEURS DU DROIT DE SORTIR DE CETTE PRISON DES TRAVAILLEURS ET DES PEUPLES QU’EST L’UNION EUROPÉENNE ?
Assumez un débat franc et net, au lieu de vous cacher derrière des amalgames perfides, sur l’impérialisme européen en construction et ses dégâts ici et partout ailleurs.
Diagne Roland, membre des CE : CGT Educ’Action Nord, FERC, UL CGT Tourcoing, UD CGT du Nord

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