samedi 21 mai 2016
Nous reproduisons ci-dessous le nouvel appel lancé par les camarades de Goodyear. Reste à trouver les formes pour que le syndicalisme révolutionnaire sorte en effet renforcé du conflit en cours, quelle que soit son issue. Pour nous le syndicalisme révolutionnaire n’est pas seulement radicalement anti-capitaliste mais également radicalement démocratique, c’est à dire autogestionnaire :
Nous sommes la CGT !
Partout où sur le terrain, dans les entreprises, les salariés se mobilisent pour faire reculer les multinationales et plus généralement tous ceux qui veulent démanteler les acquis sociaux, la CGT est souvent en première ligne. Il en est ainsi notamment du combat contre le projet de loi travail.
Il était donc de la responsabilité historique de notre syndicat de faire de son 51e congrès un levier puissant de la mobilisation pour le retrait de la loi El Khomri, un moment offensif pour déterminer des objectifs de luttes concrètes, un rassemblement de militants venus de tout le pays permettant à chacun de mesurer la force réelle de son organisation et d’élire une direction confédérale chargée de mettre en œuvre l’orientation fixée par la base.
En dépit des tentatives de nombreux délégués, il n’y a pas eu de débat à la hauteur de ces enjeux lors de ce congrès.
Alors que dans les entreprises la CGT est aux avant-postes de la lutte des classes, la question du rôle de toute l’organisation (fédérale, confédérale...) dans ces batailles a été complètement éludée. La stratégie syndicale pour développer les rapports de forces et arracher de nouvelles conquêtes n’a pas été envisagée. La volonté du gouvernement de criminaliser les actions syndicales des salariés qui résistent et font reculer les grandes firmes n’a pas été dénoncée avec force, les militants CGT de Goodyear condamnés à 9 mois de prison ferme ont même été laissés à la porte du congrès !
Aujourd’hui la répression syndicale envers la CGT, orchestrée main dans la main par le patronat et le gouvernement, est un fait majeur de la vie en entreprise et une véritable arme de destruction massive contre la classe ouvrière. Le fait que 8 camarades de Goodyear aient été condamnés à 9 mois de prison ferme en première instance à la demande du seul procureur, fait unique depuis la libération, est donc un véritable tournant pour le mouvement social.
Si cette condamnation venait à être confirmée, la case prison pourrait devenir beaucoup plus courante pour tous ceux qui luttent dans les années à venir.
C’est pourquoi aujourd’hui beaucoup de bases militantes, de syndicats, attendent qu’une véritable campagne soit lancée en vue du 19 octobre 2016, date du procès en appel, avec une grande journée nationale de grève et un rassemblement à Amiens, devant la Cour, afin d’obtenir l’abandon des poursuites envers les 8 camarades de Goodyear.
Face à ce gouvernement illégitime qui a foulé au pied toutes ses promesses de campagnes et qui se vautre dans la collaboration avec le capital en menant une véritable guerre sociale au monde du travail, seules des réponses massives, coordonnées, confédérées, des travailleurs de tous les secteurs au même moment permettront de le faire reculer.
Et la seule organisation de masse capable d’impulser, d’organiser cette bataille c’est bien la CGT.
Pourtant, au cours de quatre jours de congrès à Marseille les délégués ont reçu amicalement le conseil de ne rien entreprendre, de réévaluer leurs ambitions à la baisse et surtout de reconduire l’équipe dirigeante confédérale. Une équipe dirigeante qui s’agrippe à ses places autant qu’elle ne croit plus dans la possibilité de faire bouger les lignes.
Mais ces gestionnaires ont eu la partie moins facile qu’ils l’imaginaient : jamais dans l’histoire de la CGT les textes d’orientation n’ont recueilli une adhésion si faible (58,9 % « pour », 26,9 % de « contre » et 14,2 % d’abstentions) !
Le décalage est encore plus grand entre le slogan de la nouvelle direction confédérale les « salariés décideront chacun de leur forme de lutte » et le désir de la grande majorité des militants de voir leur syndicat jeter toutes ses forces dans la bataille de manière puissante et organisée.
Ce congrès est désormais clos. Pour autant, à la CGT, ce sont les syndicats qui décident et mettent en œuvre les orientations !
Notre démarche consiste à ne pas laisser un congrès étouffer l’élan qui traverse la CGT.
Nous invitons donc les militants qui, partout dans le pays, veulent agir ensemble pour :
à nous rejoindre pour débattre et agir collectivement, dans nos syndicats CGT, afin que notre organisation porte comme jamais les luttes tant dans les entreprises que nationalement.
En effet, nous pensons que c’est dans la CGT que ces formes d’action doivent nous permettre d’engager la bataille là où nous sommes, mais aussi de faire converger nos forces au niveau national lorsque c’est utile.
L’un de nos objectifs est de rendre à nouveau possibles la grève massive, générale et le blocage des moyens de production, puis d’en faire usage.
Les salariés n’ont pas besoin d’une CGT qui attend qu’ils se mettent eux-mêmes en action. Ils ont besoin d’une CGT offensive, créatrice de perspectives et qui fait la démonstration immédiate et concrète qu’ensemble on peut gagner contre le capital !
Que vous soyez simple adhérent, responsable d’une organisation de la CGT, un syndicat, une UL, une UD, une Fédé…, engagez-vous individuellement ou en tant qu’organisation de la CGT pour coordonner nos ambitions et nos actions,
La CGT Goodyear
http://www.retraitloitravail.com/