lundi 2 avril 2018
Nous publions ici une déclaration de l’UD CGT 44 claire et nette suite à la manifestation du 31 mars contre les expulsions (de locataires, de syndicalistes, d’exilés, de zadistes...) :
La manifestation nantaise contre toutes les expulsions suite à la fin de
la trêve hivernale a rassemblé aujourd’hui 2000 personnes.
Cette manifestation a été un exemple de dignité mais aussi de volonté
d’avancer pour des solutions pérennes. Aucun débordement n’a été
constaté, y compris par les médias présents. Pourtant les forces de
l’ordre ont, une nouvelle fois, usé de façon disproportionnée de la
force : jets de lance à eau et de gaz lacrymogène sans aucune raison,
dispositif d’encerclement perpétuel, hélicoptère. Pour finir, le cortège
qui avait annoncé rejoindre symboliquement l’EHPAD de Bréa, qui est
occupé par des exilés, a été nassé sans solution de direction. Aucune
explication. on peut penser que le message préfectoral est « Vous ne
choisirez plus votre destination, vous ne manifesterez qu’à nos
conditions ».
Après la manif, le rassemblement dans le calme et la bonne humeur de 200
personnes devant l’EHPAD , a été encerclé par un déploiement provocant
sans fondement. Cette stratégie de la tension est inquiétante et révoltante.
Il existe plusieurs sources qui font état d’une rafle d’un exilé en
voiture par 4 hommes cagoulés qui l’ont tabassé, fait respiré des
lacrymogènes et exigé des noms sur des vidéos qu’il lui ont montré. Si
ces faits sont avérés la CGT sollicitera le justice.
Le droit de manifester à Nantes est donc remis en cause. L’argument des
dégradations ne tient plus. Celui de la menace zadiste non plus. Les
pouvoirs publics entendent tout simplement museler toutes les
revendications sociales et sociétales. Le mouvement social qui s’annonce
ne pourra tolérer une telle atteinte aux libertés individuelles et
collectives. La responsabilité de l’Etat est donc engagée. Enfin, le
cout du dispositif interroge : comment légitimer le déploiement de 500
CRS , de la bac, d’un hélicoptère qui survole 3 heures durant Nantes ?
L’argent semble là pour réprimer, pas pour loger les sans-abris.
Concernant les motivations de cette manifestation, la CGT tient à
réaffirmer la nécessité de refuser toutes les expulsions qu’elles soient
contre les exilés, les squatteurs, les SDF, militants sur des occupations.
L’appel très large de nombreuses associations, de syndicats et de
collectifs d’occupants est néanmoins un succès qui doit aboutir à la
table ronde que nous demandons depuis des mois. Une première victoire
est à mettre à l’actif de la mobilisation des occupants d’une part et de
l’intersyndicale d’autre part : la mairie de Nantes a fait un premier
pas important pour un logement inconditionnel. La CGT salue cette
initiative. Pour autant la réponse est encore insuffisante vu l’ampleur
du problème et le nombre de personnes à la rue (migrants, SDF,
précaires). La mobilisation continue.
Samedi 31 mars
L’UD CGT 44