lundi 29 janvier 2018
La Confédération est engagée depuis un an dans une négociation avec la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) autour d’un projet fumeux qui découle du Grenelle de l’Environnement à propos de la Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE) des entreprises.
Le syndicat des patrons présente son projet clairement : associer les salariés à l’application des normes RSE ferait gagner 13% de résultats aux entreprises, favoriserait le « dialogue social » (c’est à dire l’intégration des salariés à leur propre exploitation) et enfin l’existence d’un Label RSE géré par un organisme « indépendant » devrait exonérer les entreprises des contrôles fait par les organismes de l’Etat.
La délégation confédérale propose aux organisations du CCN de se prononcer favorablement avant le 29 janvier. Concrètement pour la deuxième fois* en quelques semaines, les membres des Commissions Exécutives des fédérations et des Unions Départementales doivent se prononcer sur un sujet important, bien souvent sans même pouvoir en débattre collectivement lors d’une réunion plénière. Selon le calendrier des réunions des CE, les camarades sont simplement sondés par mail. Et encore on peut se demander s’ils sont réellement consultés dans toutes les structures...
La délégation confédérale propose de signer l’accord avec deux arguments :
1/La CPME a édulcoré la substitution du contrôle par les organismes d’Etat avec une formule qui néanmoins ouvre la porte :
« Etant entendu qu’elles ne sauraient déroger à leurs obligations légales, les entreprises pourraient bénéficier d’une présomption de conformité à la réglementation concernée par le label, ayant pour conséquence de simplifier les contrôles administratifs ». La délégation confédérale reconnait d’ailleurs que la formulation est « imparfaite »... C’est le moins qu’on puisse dire puisque le syndicat patronal explique sur son site que si l’on veut que les patrons fassent des efforts pour être sociaux et écolos il faut qu’il y gagnent quelque chose. En l’occurrence des allègements de contrôles !
2/L’accord marquerait selon notre délégation CGT « la volonté d’un rééquilibrage entre le rôle des dirigeants et le pouvoir d’intervention des salariés ; de rééquilibrer aussi considérations environnementales et considérations sociales (sont nommées notamment les préoccupations sociales en matière de formation, de diversité, d’employabilité, d’égalité professionnelle, de la qualité de vie au travail, de santé/sécurité au travail, de valorisation au travail qui doivent, pour chacun, faire l’objet d’engagements). » Franchement laissons ces chimères réformistes à la CFDT ! Elle fait ça mieux que nous, faire croire que les patrons vont partager leur pouvoir et leurs gains avec les salariés dans le cadre de gentilles négociations autour de normes écolos qui faciliterait l’accès à des appels d’offres...
*La première fois il s’agissait de repères revendicatifs par lesquels la CGT donnait, de fait, son feu vert aux compteurs Linky...