dimanche 27 novembre 2022
Les résultats des élections récentes aux CSE de la SNCF ont été commentés dans les médias. L’enjeu mérite qu’on s’y attarde. S’il est réjouissant de retrouver la CGT largement en tête, malgré les bouleversements sociologiques et la casse des statuts, il faut quand même observer avec lucidité la tendance longue a une baisse continue. Ni pour faire la leçon, ni pour distribuer des bons points. Mais le constat est sans appel : à la SNCF comme dans bien d’autres anciens bastions CGT nos forces sont en recul.
Comparons les chiffres entre 2004 et 2022 :
La CGT de 43,96% en 2004 chute à 34,02% en 2018 et recule encore à 32,44% en 2022.
Les autres syndicats combatifs ne profitent pas vraiment de ce recul :
Sud-Rail passe de 15,53% à 17,28% et FO (un FO « particulier ») stagne en dessous des 10%.
Dans le même temps les réformistes progressent :
L’UNSA passe de 13,62% à 23,96%. La CFDT passe de 9,02% à 14,30%. Ils profitent certes de la quasi disparition de la CFTC.
Si le bloc des combatifs, qui a tant de mal hélas au travail unitaire, reste majoritaire il faut conclure qu’à la SNCF moins qu’ailleurs mais comme ailleurs, les travailleurs sont touchés par le défaitisme, la dépolitisation et le recul de la conscience de classe.
A l’entrée des débats du 53° congrès, les syndicalistes révolutionnaires ne doivent en rien baisser ni les bras ni les ambitions mais ils doivent réfléchir lucidement aux difficultés rencontrées depuis la loi Travail à mobiliser massivement notre classe. Il faut en finir avec les postures et les incantations. Et reprendre modestement le travail sur l’établi.