jeudi 16 mai 2019
Nous reprenons ici une excellente contribution, sans doute la plus ovationnée mardi 14 mai :
Bonjour à tous, je vous apporte le salut des syndiqués CGT de l’Inspection et du Ministère du Travail où notre syndicat vient de consolider sa première place en renforçant son audience lors des dernières élections.
Notre congrès se tient sous le mot d’ordre de « placer la CGT au cœur du travail ».
Si on veut placer la CGT au cœur du travail, n’oublions pas :
Que chaque jour, 2 salariés souvent des jeunes, des précaires, des sous- traitants décèdent au travail,
Que chaque jour, plusieurs salariés ou retraités décèdent de maladies dues au travail, des maladies professionnelles souvent non déclarés,
Qu’on arrive à près de 100 000 morts de l’amiante sans qu’aucun industriel, sans qu’aucun responsable politique n’ait eu à rendre compte de ce crime devant la justice,
Que le travail, blesse, mutile, déprime et rends malade des milliers de travailleurs au quotidien.
En Seine Maritime, on connait les responsables de plusieurs de ces accidents mortels, ils s’appellent TOTAL (plateforme de Gonfreville), EDF (centrale nucléaire de Paluel) ou encore Saipol (groupe AVRIL) qui a envoyé deux sous-traitants à la mort en les faisant intervenir dans un extracteur dont on savait qu’il risquait d’exploser !
Les morts au travail n’inquiètent pas les grands patrons. Ainsi, le groupe BOLLORE qui a été reconnu coupable d’une infraction ayant causé la mort d’un ouvrier à Rouen a été condamnée à 5000 € d’amende ! Voilà le prix à payer pour la mort d’un travailleur alors qu’un manifestant risque de la prison ferme pour avoir renvoyé une grenade lacrymo. C’est çà la justice de classe.
Pour les blessés, les malades, c’est souvent la double peine avec à la clef le licenciement pour inaptitude. Pour la Normandie, c’est près de 7 000 licenciements pour inaptitude en 2018 soit l’équivalent d’un plan social de 500 licenciements secs tous les mois. Et pourtant, personne n’en parle, même pas notre rapport d’activité, ni celui d’orientation.
Le rapport d’activité ne dit pas un mot sur la suppression des CHSCT dans le privé mais si on avait écrit, on aurait dû reconnaitre que la CGT n’a pas menée la bagarre pour leur maintien, ni même soutenu les syndicats CGT, dont le nôtre, qui ont pris des initiatives comme l’Assemblée Nationale des CHSCT ou les Etats Généraux de la Santé des Travailleurs et Travailleuses.
Désormais, c’est la suppression des CHSCT de la fonction publique qui est à l’ordre du jour par la loi de casse de la fonction publique.
Après avoir cassé la médecine du travail et l’inspection du travail, gouvernements et patronat veulent éliminer tous ceux qui peuvent mettre en évidence le lien entre travail et cancer, travail et suicide, travail et dégradation de l’état de santé…
Lundi dernier, 6 mai, s’est ouvert le procès contre Lombard et les dirigeants de France Télécom pour leur politique de management constitutif de harcèlement moral. Ce procès résonne pour les salariés de FT qui ont eu à subir cette politique mais ce procès résonne aussi pour des milliers de salariés de la fonction publique et du privé qui vivent actuellement les mêmes méthodes de management.
Si un rassemblement a eu lieu lundi dernier devant le tribunal, il est nécessaire de construire une initiative confédérale de masse d’ici la fin du procès début juillet pour exiger :
L’arrêt de la maltraitance et du harcèlement au travail
La reconnaissance de toutes les maladies psychiques en maladies professionnelles
Le retour des CHSCT avec un droit de véto sur les restructurations
Le doublement des effectifs de l’inspection du travail, des médecins du travail avec renforcement de leurs indépendances
Telle est la proposition de l’UD CGT de Seine Maritime.
Cette initiative pourrait être le début d’une campagne nationale sur nos revendications en matière de santé au travail, d’une campagne contre les conclusions du rapport de la députée Charlotte Lecocq à la demande du gouvernement qui sert de support au projet de réforme sur la santé au travail, une réforme qui entend simplifier la réglementation, inverser la hiérarchie des normes en matière de santé et sécurité. Si pour le gouvernement et le patronat, tout est négociable, pour la CGT, nous refusons de négocier la vie et la santé de nos collègues de travail.
Cette réforme fait actuellement l’objet d’une concertation au sein du COCT (Conseil d’Orientation des Conditions de Travail) qui interroge. Pourquoi la CGT a-t-elle signée une déclaration commune le 6 février 2019 avec la CFDT, la CGC et FO, déclaration qui exige une réforme de la santé au travail alors que le gouvernement veut tout péter en la matière ? Pourquoi cette déclaration n’exige pas le rétablissement des CHSCT ? Pourquoi chercher un accord avec la CFDT qui défend les conclusions du rapport Lecocq alors que nous le combattons frontalement ?
C’est bien beau de refuser l’invitation d’Edouard PHILIPPE une semaine avant le congrès confédéral mais on devrait en faire une ligne de conduite plus générale !
Arrêtons les concertations pipo avec les Delevoye sur les retraites, les Penicaud et les autres salopards qui nous gouvernent !
Clarifions notre orientation pour mieux repartir à l’offensif !
Notre congrès se doit d’adopter un appel d’actualité :
Un appel à la convergence de toute la CGT sur une orientation de classe, de masse et clairement anti-capitaliste !
Un appel qui affirme notre opposition frontale à la retraire par point !
Un appel qui défend la nécessité de construire la grève dans le privé et le public, la grève comme moyen de bloquer l’économie !
Un appel qui donne confiance à nos 700 000 syndiqués et à tous les travailleurs !
Un appel à la convergence des luttes, avec les Gilets Jaunes, les associations, les partis et tous ceux qui luttent contre le gouvernement et le patronat !
Un appel qui confirme que la CGT ne lâchera rien jusqu’à la victoire !
VIVE LA CONVERGENCE LES LUTTES, VIVE LE TOUS ENSEMBLE, VIVE LA GREVE, VIVE LA CGT !