mercredi 23 février 2022
Au lendemain du dépôt de plainte pour « viol et torture » à l’encontre d’un de ses membres, la Commission Exécutive confédérale « suspend », par 30 voix pour, 1 contre et 3 abstentions le militant visé par la plainte dans l’attente des résultats de l’enquête. Saluons cette réactivité exemplaire.
Nous attendons maintenant les réactions dans son syndicat, son UD et dans toute la CGT puisque ce type d’affaires ne se règle pas toujours correctement au nom de la défense de la CGT, de son image, des fonctions importantes tenues par le coupable...
Depuis hier les langues se délient et nombre de militant.es se disent guère surpris.es du fait du machisme et du virilisme affiché par l’accusé, ainsi que l’autoritarisme de ses pratiques, certain.es allant jusqu’à parler « d’emprise psychologique » exercée sur les camarades femmes militant auprès de lui. Où l’on découvre au passage à quel point la gestion autoritaire des structures syndicales est nuisible et que les traditions de légitimisme, de discipline et de culte du chef issues du stalinisme perdurent dans nos rangs.
Ce nouveau dossier qui fera sans nul doute beaucoup de bruit (y compris dans le PCF dont il est membre) nous donne l’occasion de saluer le travail des camarades investis dans la cellule confédérale de veille contre les violences sexistes et sexuelles. Car il ne se dit pas suffisamment les menaces, y compris physiques, qu’ils reçoivent dans le cadre de leur mission.
C’est aussi l’occasion d’évoquer l’existence, méconnue, de l’inter-orga contre les violences sexistes qui rassemble, avec les syndicats, des partis de gauche et des organisations révolutionnaires. Elle permet de croiser les dossiers d’individus prédateurs qui n’hésitent pas à changer d’organisation (parfois après leur exclusion). Elle permet aussi de partager les chartes mises en places dans les différentes orgas pour traiter tous les sujets liés au sexisme et aux violences sexuelles.
Souhaitons en tout cas que ce « Metoo » syndical serve à renverser définitivement une culture du chef et les dérives sexistes qui s’y rattachent.
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