mercredi 4 octobre 2017
Le 10 octobre est au départ une journée de mobilisation spécifique de la fonction publique, centrée sur les revendications propres aux fonctionnaires. Elle est parfaitement légitime dans son objet. Et l’unité syndicale la plus large qui a été construite est précieuse pour réussir une mobilisation d’ampleur.
Pour construire cette unité il a été nécessaire de déconnecter la plateforme unitaire fonction publique de la mobilisation contre la loi travail. Plusieurs orgas syndicales ne souhaitaient pas s’opposer par la grève et la manifestation aux ordonnances Macron. Heureusement certaines semblent d’ailleurs opérer un virage. On peut certes regretter de n’avoir pas convaincu certains syndicats de la nécessité de s’opposer aux ordonnances. Mais il faut d’abord nous réjouir de l’unité complète sur les problèmes immédiats des fonctionnaires.
De ce point de vue on peut comprendre qu’il n’est pas facile pour la direction confédérale, en appelant à la convergence public-privé le 10 octobre, de prendre le risque de casser l’unité syndicale dans la fonction publique et d’être accusée de détourner en plein vol cette journée d’action sectorielle au profit de la lutte contre la loi travail.
En revanche, rien n’empêche les syndicats du secteur privé d’utiliser la date du 10 pour exprimer la nécessité du « tous ensemble » pour gagner contre l’offensive libérale, austéritaire et sécuritaire du gouvernement. C’est la position adoptée par exemple par les UD 13 et 76, ou par la FNIC pour ne citer que ces organisations.
Oui le 10 peut être l’occasion d’ancrer cette grève qui, hélas, peine à prendre dans les entreprises. Oui le 10 peut-être l’occasion de cortèges communs public-privé. Oui le 10 peut être l’occasion de multiplier dans les grandes métropoles, les initiatives locales unitaires avant ou après les manifestations régionales.
L’ampleur du succès du 10 dans la fonction publique, le nombre et la force des initiatives de convergence seront déterminant pour encourager les secteurs qui pourraient déclencher la grève reconductible sans laquelle Macron ne reculera pas. Voilà ce que devrait clairement dire toutes les structures CGT.