dimanche 4 mars 2018
Depuis plusieurs années la fédération du Commerce (et c’est loin d’être la seule...) est traversée de conflits dont il est difficile de poser les enjeux de politique syndicale. Les délégués gazés lors du congrès de 2011 s’en souviennent encore... alors que celui de 2018 ne se tiendra peut-être pas puisque 13 syndicats dont l’importante US Commerce de Paris demande au Tribunal de Grande Instance de Bobigny son annulation pure et simple. Le Tribunal tient séance ce lundi 5 mars.
Comme dans d’autres lieux (l’UD de la Somme par exemple où un responsable départemental bien connu a été récemment placé en garde en vue suite à la plainte d’autres dirigeants de l’UD !!!) le conflit se joue d’abord entre militants membres ou issus du PCF. La crise et l’effondrement de ce parti qui tenait la CGT sous son contrôle étroit n’en finit pas de laisser à la dérive des équipes militantes. Comme lors de la longue crise de la Filpac, la direction confédérale se garde de prendre position. Elle n’est plus en mesure d’imposer une solution par le haut et tant mieux, car il est tant de se débarrasser du caporalisme dans la CGT et de rendre la CGT aux syndiqués en redonnant vie à la démocratie syndicale et au fédéralisme : la CGT c’est d’abord et avant tout ses syndicats.
Il ne revient pas à un réseau de réflexion comme le nôtre de trancher en faveur d’un camp contre un autre. Car les pratiques autoritaires et l’arrivisme bureaucratique nous semblent largement partagés...
En revanche, nous pouvons une nouvelle fois condamner la pratique des directions fédérales, départementales ou confédérales qui consiste à s’arroger une majorité de congressistes en sélectionnant soigneusement celles et ceux qui, n’étant pas adhérents d’un syndicat suffisamment fort pour avoir des délégués de droit, se retrouvent pris en otage de débats qui les dépassent, des camarades qui ne représentent de fait qu’eux-mêmes. Des isolés dont les voix sont partagées entre amis... Nous réaffirmons que nos congrès doivent être des congrès de syndicats. La multiplication de micro syndicats d’entreprises et l’absence de structures territoriales permettant d’inscrire tous les syndiqués, même isolés, dans une structure viable sont deux problème statutaires et politiques qu’il faudra bien résoudre.
Quant aux militants du Commerce sincères et dépourvus d’ambitions incontrôlées, ils devraient pouvoir chercher à se faire entendre autour d’une plate-forme revendicative simple et tranchante. Et faire entendre leur voix pour qu’une direction équilibrée et respectueuse des forces réelles soit enfin construite. Bon courage à elles et eux.
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