Communistes libertaires de la CGT

Echos de la séance du mercredi 15 mai

jeudi 16 mai 2019

La séance du matin reprend avec la fin du débat sur le préambule et le thème 1 du document d’orientation. Encore beaucoup d’interventions autour des questions écologiques mais aucun congressiste n’ose évoquer la question du nucléaire qui reste tabou ! Une militante de la FERC rappelle le bilan de la répression frappant les Gilets jaunes parmi lesquels des militants CGT et propose que la CGT appelle à la manifestation du 2 juin dite des « mutilés pour l’exemple ». Elle n’aura pas de réponse...

Arguant que toutes les revendications sont importantes un militant du Val de Marne va défendre avec obstination le remplacement du terme la CGT « priorise » dans les récapitulatifs des 5 thèmes par « décide ». Il nous parait pourtant utile de savoir prioriser les objectifs dans un plan de lutte.

Le débat de la matinée attendra l’intervention du camarade du ministère du travail pour être secoué d’une certaine langueur. Nous avons publié intégralement cette contribution sous le titre « santé, sécurité au travail ». D’une manière générale la salle accorde son applaudimètre aux interventions qui poussent à radicaliser les formulations, préciser les revendications, se réfèrent à la lutte des classes et à la grève générale ce qui est plutôt rassurant.

Benjamin AMAR de l’UD 94, candidat à la CEC qui utilise sans vergogne son statut de militant CGT pour faire valoir sa candidature sur la liste du PCF aux élections européennes, se fait également très applaudir en dénonçant une stratégie illisible sur les Gilets jaunes et la réintroduction du terme « syndicalisme rassemblé » (en vrai il faut reconnaitre qu’il n’est pas utilisé de la même manière que pendant l’ère Thibault).

A la lecture des amendements intégrés, le document d’orientation aura été globalement « gauchisé ». Le préambule et le thème 1 sont finalement adoptés par 69% des mandats. 31% de contre et 9% d’abstention. Des proportions qui rappellent le vote sur le bilan d’activité.

Les questions internationales sont traitées dans le thème 5. Elles sont pourtant traitées en second ! Fallait-il se débarrasser au plus vite de la question la plus épineuse ? Ne pas finir le congrès sur un débat qui fracture ? Bref l’inversion des thèmes soulève question !

384 amendements déposés par 84 syndicats et 85 amendements seulement retenus qui globalement « gauchisent » là encore le document initial. Notablement le texte appelle de faire du 8 mars une journée de grève et propose à « toutes les confédérations syndicales mondiales » de manifester à Genève en juin pour l’anniversaire de l’OIT.

Les interventions, traduites en simultané, de délégations étrangères puis les saluts de dirigeants de la CSI et de la CES sont toutes applaudies même si un groupe de délégués chante dans le hall du congrès une internationale rageuse durant l’intervention de la CES... Le débat s’ouvre comme attendu avec des amendements portés particulièrement par les UD 94 et 13 ainsi que la fédération Commerce qui réclament la sortie de la CES, l’adoption d’un statut d’observateur à la FSM. A noter qu’un orateur du 94 reconnait qu’il y a des organisations infréquentables à la FSM mais souligne que ça ne peut être un critère car il y en a aussi à la CSI (bien vu...).

Les militants de l’armement auront gain de cause faisant valoir que les armes ne seraient pas une marchandise mais l’indépendance nationale et expliquant que si les armes étaient une marchandise cela ouvrirait la voie à la privatisation !!! Surréaliste !

Un amendement improbable réclamant un financement européen des services publics est repoussé si maladroitement par une commission visiblement crispée est néanmoins voté par des congressistes qui choisissent manifestement de sanctionner le bureau du congrès et ses accents langue de bois. Ainsi la commission refuse d’intégrer la demande de la libération du leader kurde du PKK, Ocalan, en expliquant que ce n’est pas une demande des syndicats turcs. Mais sans expliquer qu’aucune organisation turque ne peut faire une telle demande sous peine de dissolution immédiate et d’emprisonnement !

Les « pro-FSM » vont renoncer finalement à défendre jusqu’au vote la sortie de la CES et le statut d’observateur à la FSM. Ils vont se contenter d’un amendement assez symbolique qui précise le texte initial : après une phrase qui dit que la CGT cherche à travailler avec les confédérations quelque soit leur affiliation internationale ils demande un vote pour préciser « y compris FSM ». Le combat tourne donc sur un vote pour un symbole : que la FSM soit nommée dans le document.

Alors que l’enjeu est finalement très mince, la commission se fige dans une posture qui énerve le congrès et un premier vote montre clairement une majorité de « pour » l’amendement. Le bureau décide finalement d’organiser un second vote (!) arguant que certaines délégations n’ont pas compris... Le second vote confirme le premier, le bureau de congrès est ridiculisé. Le soir venu les résultats précis du vote sur l’amendement puis le thème 5 ne sont toujours pas disponibles mais l’adoption de l’amendement est confirmé par le bureau de congrès... La confusion a définitivement réveillé le congrès !

L’après-midi se termine avec le débat sur le thème 2. 827 amendements déposés, 52% de retenus. Le Syndicat général du Livre parisien fait une bonne intervention expliquant que si il a pu syndiquer parmi les précaires, auto-entrepreneurs, travailleurs à domicile c’est grâce à la force de sa structuration en syndicat d’industrie et rappelant qu’au delà de statuts protecteurs pour les salariés la CGT devait se battre pour l’abolition du salariat.

Le débat rebondit entre partisans de la défense des régimes de retraite et la position confuse de la CGT « pour une réforme juste ». En effet s’il faut en général revendiquer un alignement par le haut, les militants des secteurs encore couverts par des régimes « spéciaux » sont en droit de craindre que la conclusion d’une réforme n’abaisse voir liquide leurs acquis sans que cela profite « à tous ». Accepter d’ouvrir une négociation sans le rapport de force suffisant est bien sûr la certitude d’un nouveau recul social.

Enfin les militants de l’Inspection du Travail présentaient de très nombreux amendements, massivement rejetés. Ce qui pose tout de même question : leur syndicat est la première force dans le ministère, il regroupe de nombreux inspecteurs du travail et son avis sur le travail serait non pertinent ???

La journée, agitée, se termine par le vote du thème 2. Les résultats demain !

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