samedi 11 avril 2020
La privatisation des services des collectivités territoriales et la mise en concurrence des entreprises pour le renouvellement des marchés aboutit à une insécurité permanente des salariés et à une pression chaque fois plus forte sur les conditions de travail par l’entreprise gagnante qui doit certes reprendre le personnel de l’entreprise perdante mais auquel il faut infliger un recul social important pour compenser la baisse du prix de la prestation.
Un exemple sous Covid-19 qui aggrave les tensions :
Extraits d’un article de la Nouvelle République :
Les salariés qui ramassent les ordures ménagères de Grand Poitiers dénoncent des conditions de travail déplorables et votent la grève.
"... des conditions de travail jugées indignes sans l’assurance de toucher la prime exceptionnelle Macron… 44 ripeurs (sur 58 au total) de la société Urbaser Environnement ont débrayé, jeudi 9 avril, afin d’alerter leur hiérarchie, basée à Montpellier et la direction Hygiène publique de Grand Poitiers. 20 camions sur 22 étaient donc à l’arrêt.
« Nous sommes traités comme des chiens » Alors que le confinement et les gestes barrières contre le Covid-19 sont imposés à l’ensemble de la population, les salariés pointent des incohérences qui rendent leur quotidien d’autant plus difficile à vivre. « Nous avons du gel hydroalcoolique depuis à peine une semaine, les règles de distanciation ne peuvent pas être prises, nos vestiaires sont les uns à côté des autres, nous embauchons tous à la même heure et nous avons des masques depuis cinq jours seulement alors que nous avions déjà déposé un droit d’alerte le 17 mars », précisent les salariés (certains syndiqués chez Sud) et un de leur représentant, Sébastien Boucher (CGT). « Comme on nous impose une semaine de chômage partiel sur deux, nos tournées s’effectuent tous les quinze jours depuis mi-mars ; ce qui fait augmenter le tonnage. Par exemple, en temps normal, nous ramassons trois tonnes de déchets par semaine à la Ganterie. En ce moment, c’est huit tonnes ! C’est notre dos qui doit rattraper cette organisation », fulmine un des salariés.
La situation des ripeurs de Grand Poitiers semble se détériorer depuis le transfert de la prestation de service (le 1er octobre 2019) de Suez à la société délocalisée Urbaser Environnement. « Tous nos accords Suez ont été supprimés dans le transfert. Pas de dialogue social, du matériel pas adapté, des heures de repos compensateur supprimées, le travail des jours fériés moins ou pas rémunéré… »
Et cerise sur le gâteau :
La Ville « qui ne s’immisce pas dans le dialogue social » a signé, hier, une demande de réquisition auprès de la préfecture, au cas où le mouvement perdurerait.