mercredi 10 avril 2024
Le vote à l’Assemblée nationale contre le recours aux PFAS, ces « polluants perpétuels », est entaché d’un échec. Le lobbying de SEB a payé et ses ustensiles de cuisines sont retirés de la liste des productions qui doivent cesser. FO et la CGC du groupe SEB se sont prêtés à la mascarade, une journée de vacances avec voyage à Paris tous frais payés par le patron pour les salariés et pour les élus locaux venus en nombre et en écharpe... Et ils osent appeler ça une « manifestation » !
Surfant sur l’inquiétude, légitime, des salariés pour leur emploi, FO et CGC entraînent les travailleurs dans une impasse. Défendre l’utilisation de produits (PFAS et PFTE) toxiques pour des milliers d’années, c’est écologiquement criminel. Et socialement stupide car ces produits finiront par être interdits. Défendre l’emploi c’est au contraire lutter pour une réorientation de la production et pour la relocalisation des productions que le bon patron SEB a installé dans les pays à bas salaires.
Dans quelques années, peut-être quelques décennies hélas, le scandale sanitaire et industriel des PFAS sera aussi criant que celui de l’amiante ou du chlordécone* que gouvernements et patrons se sont acharnés à utiliser pendant des dizaines d’années après que tous les scientifiques aient alertés sur leur dangerosité.
Dans ce contexte, nous saluons le courage de la section CGT de Téfal à Rumilly qui a pris position contre la poursuite de la production des ustensiles de cuisine utilisant le PFTE, une des milles variétés de PFAS. Saluons aussi, au détour d’une interview dans le journal « Le Monde », la position claire prise par Sophie Binet. Mais c’est pourquoi nous pouvons regretter le silence sur les réseaux sociaux, sites internet et pages facebook des structures CGT régionales et fédérales. Face au matraquage auquel se livre le syndicat FO, face aux réactions hostiles de nombreux salariés, la position CGT et son refus de venir à la « manif patronale » mériterait le soutien actif de toute la CGT.
*Le chlordécone est un pesticide pour les bananes qui empoisonne les Antilles « françaises » pour longtemps avec une prévalence galopante de cancers.